Histoire Ebook - Desjardins ArnaudRecension d'ouvrages rares et interdits2024-03-27T00:17:43+00:00Histoire Ebookurn:md5:ab01485ca667d10c10168268ea085a51DotclearDesjardins Arnaud - La paix toujours présenteurn:md5:4c08da81290f9d519d31e5efb6480a5a2014-06-01T00:04:00+01:002014-05-31T23:08:39+01:00balderDesjardins ArnaudChristianismeOrientYoga <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Desjardins_Arnaud_-_La_paix_toujours_presente.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Desjardins Arnaud</strong><br />
Ouvrage : <strong>La paix toujours présente Santé psychique et santé spirituelle</strong><br />
Année : 2011<br />
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Introduction. Pas plus que les précédents livres parus sous mon nom, cet ouvrage n’a de prétentions philosophiques ou littéraires. Les chapitres qui le composent ont été parlés avant d’être rédigés à partir d’enregistrements. Il regroupe des réponses détaillées à des questions posées par des personnes engagées depuis plus ou moins longtemps sur la voie de transformation personnelle que je propose depuis 1974. Et ces auditoires, où figuraient des Québécois et des Mexicains, réunissaient des hommes et des femmes d’origines sociales, de niveaux d’instruction, d’âges, extrêmement variés. L’enseignement qui y est transmis est avant tout le fruit de neuf années d’ascèse personnelle guidée par le maître hindou Swâmi Prajnânpad, au fil de séjours plus ou moins longs et de quelque trois cents rencontres en tête à tête, dans l’intimité de son tout petit ashram. Un autre de ses élèves français, Daniel Roumanoff (sanscritiste et indianiste diplômé), a contribué à le faire connaître et reconnaître par un certain nombre d’intellectuels français grâce à la rigueur de ses témoignages, tandis qu’à la suggestion et avec les directives de « Swâmiji », j’accueillais des aspirants et aspirantes à la sagesse désireux de suivre le chemin que j’avais moi-même suivi. Il m’est difficile de préciser aujourd’hui ce qui, dans ma compréhension et mon expérience, relève uniquement de Swâmi Prajnânpad et ce que je dois aux autres influences qui ont jalonné ma route. À l’âge de vingt-quatre ans (1949), je suis entré dans un des « Groupes » animés par des disciples directs de G.I. Gurdjieff, son héritière reconnue Mme de Salzmann et Henri Tracol. À cette époque, la spiritualité était loin d’avoir la vogue qu’on lui connaît aujourd’hui et ce n’était pas à « Sciences Po » (dont j’avais été diplômé en 1946) que je risquais d’en entendre parler. Tout ce que je découvrais en matière de présence à soi-même ou de « non-identification » aux pensées et aux émotions m’apparaissait comme foncièrement nouveau – même s’il s’agissait de connaissances anciennes retransmises depuis des siècles de manière plus ou moins pure et vivante. J’ai donc – comme tant d’autres en Europe ou en Amérique – beaucoup appris et beaucoup expérimenté grâce à « Monsieur Gurdjieff », même si je ne l’ai pas rencontré physiquement moi-même, et je ne peux penser à lui ou contempler une de ses impressionnantes photographies sans un sentiment très profond de gratitude. À partir de 1949, je me suis nourri d’ouvrages, en français et en anglais, consacrés à l’ésotérisme, à la mystique, aux doctrines traditionnelles, que leur inspiration soit d’origine hindoue, bouddhiste, chrétienne, soufie ou grecque ancienne. Soixante ans de lecture représentent une bibliothèque qui finit par devenir encombrante ! Mais si lire, relire, étudier, assimiler un traité de sagesse a son rôle à jouer, rien ne remplace la rencontre avec des témoins vivants. En 1958, un mois de retraite à l’abbaye trappiste de Notre-Dame de Bellefontaine et des entretiens avec le père abbé, le prieur et le maître des novices m’ont ouvert à une tout autre compréhension du christianisme et à un monde d’ouvrages anciens que mon éducation protestante m’avait laissé ignorer. Une amitié inhabituelle mais profonde et durable est née entre le révérend père abbé Dom Emmanuel et moi-même, qui s’est poursuivie jusqu’à la mort récente de celui-ci. J’ai parfois lu qu’Arnaud Desjardins était hindou ou bouddhiste. Mais je dois à Bellefontaine d’avoir préféré approfondir ma compréhension du message des Évangiles plutôt que me convertir à une autre religion. Ceci dit, la découverte, en 1959, de l’Inde des ashrams, de Swâmi Shivananda, Mâ Anandamayî, Ramdas et de la littérature védantique, a été, pour moi comme pour ma première épouse Denise, une révélation bouleversante. Entre 1959 et 1965, nous avons partagé notre temps entre la France (et les Groupes Gurdjieff) et l’Inde, suivant « Mâ » dans ses déplacements et vivant, par amour pour elle, toutes sortes d’inconforts et de désagréments. Ces voyages étaient financés par des films que je tournais en Inde même et en Afghanistan pour la « Télévision Française », service public de l’O.R.T.F., qui faisaient découvrir au grand public des téléspectateurs un monde peu connu que je découvrais moimême. Dans ce qui m’anime et m’inspire aujourd’hui, je sais – ou ne sais pas – ce que je dois à Mâ Anandamayî, Swâmi Ramdas et d’autres. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - Zen et Vedantaurn:md5:fee63fe8618ed1d0bfac958b94b3084e2012-08-08T16:00:00+01:002017-03-08T11:39:25+00:00balderDesjardins ArnaudAsieOrient <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_Zen_et_Vedanta.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Desjardins Arnaud</strong><br />
Ouvrage : <strong>Zen et Vedanta Commentaire du Sin-sin-ming</strong><br />
Année : 1995<br />
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En lisant, lors de sa parution en 1970, dans la revue Hermès, volume 7, la traduction du Sin-sin-ming écrit par Seng-Ts'an, troisième patriarche du Tch'an après Boddhidharma, je fus frappé par la similitude de cet enseignement avec celui du vedanta tel que je le découvrais à travers un maître bengali, Swâmi Prajnânpad. Quelques années plus tard ont été enregistrées les remarques que ce traité – aussi célèbre que concis m'a amené à faire devant un petit groupe de personnes. C'est donc une interprétation védantique du « manifeste » fondamental du Tch'an – donc du zen – que les Édi-tions de La Table Ronde vous présentent aujourd'hui. Il y a de grandes variations entre les différentes traductions, que celles-ci soient faites à partir du texte chinois ou de sa version japonaise. Je m'en suis tenu à celle d'Hermès par L. Wang et Jacques Masui. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - Les chemins de la sagesseurn:md5:c4f67ab8d695ab713a8d1c9d337a2e1f2012-08-08T15:58:00+01:002017-03-08T11:39:31+00:00balderDesjardins ArnaudAsieChristianismeOrient <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_Les_chemins_de_la_sagesse.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Desjardins Arnaud</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les chemins de la sagesse</strong><br />
Année : 1972<br />
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Les trois tomes des Chemins de la Sagesse, réédités aujourd’hui en un seul volume, ont été écrits alors que je vivais ma propre ascèse sous la direction de Swâmi Prajnanpad qui a quitté ce monde en 1974. J’étais alors producteur et réalisateur à l’O.R.T.F. Ayant eu l’occasion de présenter sur les antennes de la Télévision française un certain nombre de documents qui témoignaient d’une toute petite partie de ce que j’avais vu en Asie auprès de différents sages et maîtres spirituels,j’avais été amené à rencontrer plusieurs centaines de Français et de Françaises intéressés par l’enseignement de ces maîtres et à correspondre avec plusieurs centaines d’autres. Parmi eux se trouvaient des hommes ou des femmes que leur profession même orientait vers les chemins de la sagesse: médecins, psychologues, prêtres, religieuses, professeurs, mais surtout des mères de famille, étudiants, ingénieurs, commerçants, artisans, ouvriers que leur existence ne paraissait pas prédisposer à s’intéresser particulièrement au bouddhisme tantrique ou à l’advaïta védanta. Ces films de télévision et trois livres précédents m’avaient permis de constater que, si la vie spirituelle, la connaissance de soi et les anciennes traditions qui ont subsisté jusqu’à aujourd’hui étaient lettre morte et ne présentaient aucun intérêt pour certains de nos concitoyens, beaucoup d’autres, au contraire, y voyaient — ou croyaient y voir — ce qu’il y avait de plus important dans leur vie. Les circonstances m’ayant permis d’étudier auprès de gurus hindous, de rimpochés tibétains et de pirs soufis musulmans en Afghanistan, j’avais pu observer la diversité des méthodes et des techniques qui étaient enseignées aussi bien que les vérités communes derrière ces formes multiples. Certaines voies ne sont pas concevables en dehors du cadre religieux qui est le leur. D’autres ont immédiatement une valeur universelle. Parmi les sages auprès de qui j’ai vécu plus ou moins longtemps, Swâmi Prajnanpad n’a pas été pour moi un maître mais mon maître, ou plutôt il a bien voulu que je sois son élève. C’était un Indien — j’ose à peine dire un Hindou tant son enseignement (adhyatmayoga ou en anglais adhytmic tradition), même fondé sur les Upanishads, le Yoga Vashishta et d’autres écritures moins connues, transcendait les formes religieuses. Par tradition familiale, il fut un grand sanscritiste, puis un professeur de sciences avant d’abandonner le monde pour devenir sannyasin et atteindre la perfection du guru. C’est lui qui m’a guidé année après année, sur le chemin de l’expérience vécue. Mais je ne peux pas oublier les sages hindous, tibétains ou bhoutanais que j’ai décrits dans mes précédents livres, en particulier Ma Anandamayi, ni certains parmi les nombreux pirs soufis que j’ai rencontré dans les khanaqas d'Afghanistan. Je pense en particulier à « Soufi Saheb », qui a joué pour moi un rôle décisif à Said Akbar Khan et Khalifa SahebeTcharikar. En dehors de l’influence personnelle de Soufi Saheb, qui a marqué un tournant essentiel dans mon existence, les pirs afghans m’ont donné la preuve que, si l’enseignement fondamental du bouddhisme et du védanta est bien le même, cela est vrai aussi du taçawuf (mysticisme) musulman ou du moins qu’à l’intérieur du taçawuf et des tariqats (voies ou ordres soufis) existe un ésotérisme en lequel toutes les questions sont résolues et dont la valeur est aussi universelle. Si j’ai pu converser en anglais avec presque tous les gurus hindous (et c’est pour cela que j’ai parfois mentionné les expressions anglaises utilisées), j’ai eu le privilège, que je ne cesse de mesurer, d’avoir comme interprètes deux hommes aussi différents que possible l’un de l’autre mais tous deux remarquables : Sonam Topgey Kazi (qui fut deux fois mon hôte à Paris) auprès des rimpochés tibétains, bhoutanais et sikki mais et Ali Roanaq auprès des pirs afghans. Roanaq parle non seulement le persan, le pashtoun et l’arabe, mais le français comme vous et moi, et avec un troisième compagnon, nous avons sillonné tout l'Afghanistan à la recherche du pirekamel, du maître parfait, et épuisé toutes les subtilités du wahdatalshuhud et du wahdatalwudjud. De 1959 à 1974, j’avais passé à peu près la moitié de mon temps auprès de ces sages. Et, dans les neiges du Bhoutan, la paisible douceur des soirs sur les rizières du Bengale, la chaleur suffocante de la plaine du Gange en mai, le brouillard glacé de Darjeeling en janvier, la splendeur du Kérala après la mousson ou le mystère des jardins d’Afghanistan derrière les hauts murs de terre, avec la fraîcheur des ruisseaux qui les traversent, j’avais souvent, bien souvent, moi qui partais, pensé à ceux qui restent, aux Français et Françaises qui ne connaîtront ni ces maîtres, ni leurs disciples, ni leurs enseignements et qui éprouvent eux aussi un désir profond de cette paix et de cette sérénité dont je suivais peu à peu le chemin. Et je les sentais, ceux que je ne connaissais pas, comme des frères et comme des soeurs. Je pensais aux moines cisterciens et aux religieux avec qui je poursuivais un dialogue qui s’approfondissait sans cesse à mesure que nous partagions nos découvertes et nos certitudes. Et je pensais à tous ceux qui doutent, qui hésitent, qui souffrent, à ceux qui ont cru trouver un chemin et qui, au bout de dix ou quinze ans, font le constat de leur échec, à ceux que des guides irresponsables ont enfoncés encore plus profondément dans les ténèbres et l’erreur, à ceux qui ont lu tant de livres, écouté tant de conférences mais qui, tout simplement, demeurent toujours malheureux. Si Ashrams ou Le Message des Tibétains étaient censés s’adresser au public général, Les Chemins de la Sagesse a été écrit en pensant à ces chercheurs. Certes la lecture ne remplacera jamais l’expérience personnelle. Mais ces livres, d’un bout à l’autre, sont l’expression d’une telle expérience, la description d’un chemin qui a été effectivement suivi, d’erreur en erreur, de vérité en vérité, jus qu’a ce que la paix si longtemps cherchée au-dehors se révèle à l’intérieur comme la manifestation de l’être lui-même. Ceci n’est pas un exposé du védanta et les mots sanscrits y sont réduits au minimum. Je n’ai pas non plus utilisé le vocabulaire arabe ou persan du taçawuf parlé des différents nafs, de wahada (un), de tawhid (unification) et de wahed (l’Unité). Il n'y a qu’un terme afghan que je veux employer au moins une fois, c’est celui d’etemad qui signifie confiance, parce que c’est avec ce mot que Soufi Saheb a marqué mon existence et parce que c’est celui que je voudrais répéter à tous. Soufi Saheb m’a dit : « Quand on a peur, on nage tout le temps de toutes ses forces pour rester à la surface. Quand on a confiance, on se laisse couler, on se noie et on atteint la profondeur. » Confiance, etemad. C’est la lumière qui est la vérité ultime. Ce ne sont pas les ténèbres. Tous les hommes cherchent le bonheur. Ceux qui sont trop malheureux pensent: « Que je puisse seulement échapper à ma souffrance et je ne demande rien d’autre. » Mais si leur angoisse ou leur désespoir se dissipe, les aspirations et les désirs commencent à redresser la tête. Parfois un homme, qui a ce qu’il faut pour être heureux et qui l’est en effet, se sent étreint par la vision de toute la misère matérielle et morale répandue dans le monde : pauvreté maladie, infirmité, famine, guerre, enfants tués sous les yeux de leurs parents, parents tués sous les yeux de leurs enfants. Autant que s’il souffrait lui-même, il pense : ce n’est pas possible d’accepter sans rien faire que tant de malheur existe. Rien de ce en quoi l’humanité a cru n’a réussi à triompher de la souffrance. Ni la science, ni l’instruction, ni la machine, ni le progrès, ni la liberté, ni la victoire, ni l’information, ni la coopération, ni l’émancipation, ni la production, ni l’empire, ni la royauté, ni la révolution, ni la démocratie, ni le socialisme, ni la religion n'ont donné aux hommes l’harmonie et le bonheur. Il suffit de lire de bout en bout, ne serait-ce qu’une fois, un quotidien pour savoir à quoi s’en tenir. Toutes les religions affirment montrer le chemin de l’amour et de la paix. Mais ni Krishna, ni Lao-Tseu, ni Bouddha, ni Jésus-Christ ni Mohammed n'ont définitivement établi la paix et l’amour dans ce monde. Au nom de certaines religions, des fanatismes ont été attisés, des guerres déclarées, des hommes torturés, des vérités niées, des souffrances multipliées. Il y a cent ans, l’humanité occidentale croyait au progrès, depuis la barbarie, l’ignorance et l’obscurantisme primitif jus qu’aux bienfaits de la civilisation. Cette bienfaisante civilisation dont ils étaient fiers, les Européens prétendirent l’apporter au reste du monde, qualifié de sauvage, moyenâgeux ou arriéré L’idée de progrès de l’humanité si évidente et certaine pour la race blanche, était en contradiction avec la tradition de toute l’Asie qui voit, dans ce que nous appelons les temps historiques, la fin d’un cycle (kalpa) l’âge sombre (kali yuga) au cours duquel la culture dégénère de plus en plus et la quantité l’emporte partout sur la qualité L’horreur des deux guerres mondiales, les craintes de plus en plus précises devant les conséquences désastreuses à long terme de la plupart des inventions, la tension nerveuse et le déséquilibre mental sans cesse croissants, enfin la découverte des spiritualités orientales ont détruit dans presque tous les esprits l’illusion que ledit progrès mettrait un terme aux souffrances humaines. L’humanité a produit beaucoup de grands hommes, honorés de leur vivant ou après leur mort, des chefs, des penseurs, des savants. Mais malgré César, Ashoka, Akbar, Jeanne d’Arc, Saint Louis, Léonard de Vinci, Karl Marx, Shakespeare, Abraham Lincoln. Victor Hugo, James Watt, Thomas Edison, Louis Pasteur, Flemming, Freud, Jaurès, Gandhi, en fin de compte « le monde ne va pas mieux». Beaucoup de gens commencent même à constater que tout va de mal en pis. Par contre, de nombreux témoignages, parvenus jusqu’à nous à travers les siècles, affirment que le mensonge, la violence, la souffrance — et même la mort — ne sont pas le fin mot de l’histoire. Des textes, des œuvres d’art, le souvenir d’hommes et de femmes ayant vécu parmi nous, proclament qu’il est possible d’échapper à l’aveuglement général. Aussi humaines et tristement humaines soient-elles, les religions ont toutes donné, à l’origine, un enseignement conduisant aude-là de la condition humaine, ou conduisant à la véritable humanité, et à un ordre social juste. Si les hommes demeurent « endormis », « aveugles », «plongés dans les ténèbres de l’erreur », « déchus », et le prouvent abondamment, des hommes ont aussi prouvé qu’il était possible de s’éveiller, de se libérer, d’atteindre la perfection. Il y a toujours eu des saints et des sages à la surface de la planète. Il n'y en a jamais eu que fort peu. Plus les hommes doutent d’eux-mêmes et se sentent perdus, plus ils rêvent de sérénité et de certitude. Le mysticisme, le yoga, la méditation, l’ésotérisme, la Connaissance sont beaucoup plus à la mode aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a cent ou même cinquante ans. Ce livre, Les Chemins de la Sagesse, s’adressent à ceux qui s’intéressent déjà à ces questions, qui sont déjà convaincus d’une part de la réalité de la sagesse et, d’autre part, qu’il existe des chemins pour y parvenir. Comment ont-ils acquis cette conviction, sur quelle certitude est-elle fondée, est-ce même une certitude ou seulement une compensation à leurs frustrations, ceci est une autre question. L’étudiant qui s’inscrit à la faculté de médecine ne met pas en doute qu’il existe des maladies, qu’il existe des moyens de les soigner et souvent de les guérir, qu’il existe des hommes connaissant ces moyens et pouvant les lui enseigner. Les films que j’ai tournés en séjournant auprès de maîtres hindous, dans des monastères et des ermitages tibétains,parmi les moines zen, ainsi que mes trois premiers livres ont au contraire été des témoignages : « Voici, ceci existe. Je viens à mon tour, après tant d’autres, annoncer une bonne nouvelle. Un homme peut devenir un sage. J’en ai approchés. J’ai vécu auprès d’eux. Des enseignements, des disciplines permettent de préparer la révélation de cette sagesse. » A travers les siècles, ces connaissances ont été incarnées et transmises par une succession ininterrompue de maîtres et de disciples. Elles inspiraient toute la culture et la civilisation des communautés qui s’en réclamaient. Un homme était d’abord un chrétien appartenant à la Chrétienté, un musulman appartenant à l’Islam, un hindou, un bouddhiste. Malgré toutes les « vicissitudes de l’histoire », l’Inde ou la Chine en 1900 après JésusChrist avaient conservé la même culture et la même civilisation que l’Inde ou la Chine en 600 avant Jésus-Christ. A la source de différences manifestes, éclatantes, toutes les traditions anciennes et durables ont une essence commune, la « Philosophia Perennis », la sagesse éternelle, le sanathana dharma des hindous. Si on prend la peine de dépasser les apparences pour découvrir ce dont elles sont l’expression, les similitudes entre les enseignements judaïque, védantique, bouddhique, islamique, taoïste et chrétien se révèlent de plus en plus frappantes. Chaque religion a eu ses abus, ses réformateurs, ses fidèles ignorants et superstitieux, ses maîtres, ses saints, ses sages. Audelà des différences théologiques irréconciliables, un certain nombre de principes fondamentaux ont été reconnus partout et en tout temps. La loi de Moïse, les instructions de Bouddha, les règles éthiques (yama, niyama et les shastras) des hindous, les hadiths de Mohammed ne s’opposent pas, au contraire. Toutes ces traditions, tous ces enseignements, toutes ces cultures étaient inspirés par une même vérité, immense de conséquences mais toute simple et qui exprime en une phrase des milliers de textes, des millénaires de civilisation, des coutumes et des codes de lois, des œuvres d’art immortelles, des sciences traditionnelles. Cette vérité cette petite phrase, la voici « Le sens de la vie réside dans l’être et non dans l’avoir. » Quatorze mots qui résument toute la connaissance, toute la sagesse. Quatorze mots qui ont imprégné l’existence des hommes pendant des millénaires, même l’existence de ceux qui possédaient plus ou beaucoup plus de richesses que les autres. « Être » cela veut dire très précisément : être libre de l’avoir. Quatorze mots qui expliquent tout ce qu’a été le monde et tout ce qu’il n’est plus. L’Europe a apporté au reste de l’espèce humaine le triomphe du pire hypnotisme qui puisse maintenir les hommes dans l’esclavage et la souffrance « Le sens de la vie réside dans l’avoir et non dans l’être. » Le mot d’ordre a d’ailleurs été ouvertement proclamé : « Il faut créer des besoins. » Les civilisations fondées sur l’être ont duré des millénaires l’Inde à la veille de l’indépendance, la Chine à la veille du régime de Mao, manifestaient les mêmes principes immuables depuis trois mille ans. Les civilisations fondées sur l’avoir se sont écroulées sous les coups de leurs ennemis parce que, derrière une façade de prospérité, elles s’étaient d’abord effondrées de l’intérieur. Si jamais un paysan hindou déterrait dans un champ une statue de Shiva ou de Krishna vieille de trois mille ans, elle lui parlerait de sa civilisation actuelle. Si un paysan italien ou provençal trouvait une statue de Junon ou de Mercure, il n'y verrait qu’un vestige historique. L’Inde et la Chine étaient depuis longtemps parfaitement civilisées à l’époque de l’Empire romain qui nous paraît si loin dans le temps. Le sentiment d’avoir ses racines non dans l’histoire mais dans l’éternité a imprégné,jus qu’aux bouleversements actuels, toute la mentalité des Hindous et des Chinois tant soit peu instruits. Ces cultures traditionnelles ont transmis, de génération en génération, des connaissances que le monde moderne croit découvrir et qu’il aborde à peine. En matière d’anthropologie, psychologie des profondeurs, sociologie, influence des structures sociales sur le facteur individuel, etc., le védanta, le yoga, le tantrisme, les différentes écoles bouddhiques, le soufisme ont formulé, vérifié, mis en pratique un ensemble organisé et cohérent de connaissances rigoureuses. Il m’arrive rarement de lire un ouvrage français, anglais ou américain consacré à une des « sciences humaines » sans constater qu’une des « conquêtes de l’esprit moderne » ou « conquêtes du vingtième siècle » quant à la sexologie, l’éducation et la psychologie infantile, les motivations inconscientes (ou, plus généralement encore, la réalité même de l’inconscient et du refoulement), le langage et la communication, n’est que l’expression tâtonnante d’affirmations qui se trouvent répétées dans d’innombrables Écritures et commentaires traditionnels. Je les ai moi-même entendu enseigner par des maîtres contemporains pour qui ces textes avaient une valeur concrète, pratique, actuelle. Si ce n’est pas du parti pris, c’est une bien grande ignorance de la part de nos contemporains de présenter ainsi, comme leur toute nouvelle science, des petits fragments d’une connaissance totale, si oubliée et perdue par l’Occident moderne : la science de l’être. L’ésotérisme est donc la science de l’être, ou de la croissance de l’être, ou de l’évolution de l’être. C’est par rapport à cette science fondamentale que s’ordonnent toutes les sciences traditionnelles. Les sciences modernes qui ne s'y rattachent pas ne mèneront jamais à la Connaissance réelle. Elles ne changent pas l’être du chercheur scientifique, du savant ou du technicien. Les connaissances véritables ne peuvent, au contraire, être acquises qu’au fur et à mesure de cette transformation de l’être. L’homme qui, aujourd’hui, s’intéresse au védanta, au yoga, au zen, au soufisme, aux Pères de l Église, à l’hésychasme orthodoxe, est un homme qui ressent, plus ou moins confusément ou consciemment, le besoin d’être. Cela paraît tout simple. C’est pourtant devenu l’entreprise d’une vie et demande beaucoup d’efforts, beaucoup de courage, beaucoup de persévérance. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - La voie et ses piègesurn:md5:83d4a0b47d0c2f5676c1098f919be3102012-08-08T15:50:00+01:002017-03-08T11:39:36+00:00balderDesjardins ArnaudChristianisme <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_La_voie_et_ses_pieges.jpg" alt="" /><br />
Auteurs : <strong>Desjardins Arnaud - Loiseleur Véronique</strong><br />
Ouvrage : <strong>La voie et ses pièges</strong><br />
Année : 1992<br />
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En marge de la prolifération des sectes qui font la matière de reportages plus ou moins inquié-tants, l'intérêt des Occidentaux pour les enseignements donnés par des maîtres à leurs disciples se confirme comme une réalité dépassant les modes passagères. Parmi ceux qui découvrent le vedânta hindou, le bouddhisme zen ou celui des Tibétains, le taçawuf (soufisme) et s'engagent sur « la voie », il n'y a pas que des brebis égarées et des apostats, ni des marginaux révoltés ou des névrosés à la frontière de la psychose. Admirateurs de Ramana Maharshi, lecteurs de Krishnamurti, Karlfried von Dürckheim ou Trungpa Rimpoche, convaincus par le rayonnement de Mâ Amritananda-mayi, ils aspirent à « l'éveil », à « la libération » – en tout cas à une vie plus heureuse et plus sage. Or l'expérience montre que cet espoir est bien souvent déçu. Même après des années de pratique, les doutes et les souffrances n'ont pas disparu. Entendre parler et parler soi-même quotidiennement de sérénité et demeurer malheureux s'avère hélas fréquent. Constatation qui s'applique trop souvent à ceux avec qui je suis ou j'ai été en relation personnelle. Pour certains d'entre eux, l'enseignement que je transmets – essentiellement sinon uniquement inspiré de celui de mon propre « gourou », Swâmi Prajnanpad – n'a pas tenu ses promesses. Pourquoi? C'est à cette question que tentent de répondre les causeries enregistrées qui ont constitué la matière première de ce livre. Se croire sincèrement engagé sur le chemin de la sagesse et l'être réellement sont trop souvent confondus. La plupart des aspirants se fient plus au miracle qu'à leurs efforts personnels, à leur courage et à leur persévérance : quel sage transcendant leur donnera-t-il l'illumination ou quel stage intensif changera-t-il en dix jours leur être et leur existence en faisant disparaître leurs émotions? Des êtres insatisfaits vont ainsi de déception en déception. Tenter de faire pour d'autres ce que d'autres, et surtout un autre, avaient fait pour moi autrefois m'a amené à cerner quels pouvaient être les malentendus dans la compréhension et la pratique d'une ascèse. Ceux-ci concernent aussi bien le but que la méthode. La voie ne propose pas un changement mais une transformation, une métamorphose radicale ou, pour reprendre le terme consacré, un éveil, éveil à un tout autre niveau de conscience. Même s'il n'est pas aisément atteint, ce but ne doit néanmoins jamais être perdu de vue. Quelle que soit la manière dont l'évoque telle ou telle tradition, il transcende toujours non seulement les faiblesses du mental mais aussi la logique de l'intellect. Cet accomplissement implique l'effacement de la conscience séparée et séparatrice. Or de nombreux « disciples » et « chercheurs » aspirent seulement à être mieux dans leur peau et à réussir leur existence en fonction de leurs désirs et de leurs refus. Autrement dit une pratique visant l'effacement de l'ego et du mental en question est, pour employer un terme à la mode, récupérée par les limitations mêmes dont elle propose le dépassement. A partir de cette première erreur fondamentale, c'est l'ego qui mène le jeu et l'efficacité de la voie est assimilée à celle des différentes psychothérapies en vogue. Non que celles-ci soient inutiles ou stériles mais l'essentiel est renié et la cause même de tous les « problèmes » n'est pas mise en cause elle-même. Ce qui ne concerne que l'être est interprété en termes d'avoir. Quant à l'ascèse proprement dite, pourquoi s'avère-t-elle trop souvent inefficace et décevante, passés les premiers moments d'enthousiasme? Chaque voie comporte ses dangers et ses pièges, de-puis l'infantilisme affectif dans l'approche dévotionnelle jusqu'à l'égoïsme et à la sécheresse du cœur dans l'ascèse dite non dualiste. L'aspirant disciple s'empare de certaines paroles du maître en éliminant celles qui lui conviennent moins ou en leur attribuant un sens et un contenu étrangers aux intentions de ce maître. Abondamment utilisées, des expressions comme la voie, le chemin, la sagesse, la libération, ou encore la paix, la sérénité, l'amour n'ont en soi aucun pouvoir particulier pour modifier la réalité. Et, année après année, le « disciple » se heurte aux mêmes difficultés, nourrit les mêmes espoirs, tremble des mêmes craintes, fonctionne selon les mêmes mécanismes, demeure soumis aux mêmes lois. Un enseignement spirituel n'est pas une doctrine philosophique mais une méthode de transformation impliquant tous les aspects de notre être et de notre existence, tête, coeur et corps, conceptions, sentiments et activités. Rien de ce qui nous constitue, aucun moment de notre histoire personnelle n'est laissé de côté. Encore faut-il mettre en oeuvre la méthode en question et pour cela en avoir parfaitement intégré les principes et maîtrisé les techniques. Parmi bien d'autres, le « chemin de la sagesse » décrit dans mes livres ne prétend nullement être le meilleur. C'est une démarche possible pouvant convenir à des Occidentaux insérés dans la vie du siècle et n'exigeant pas, dès le départ, de qualifications initiatiques exceptionnelles. Mais je suis conscient que ces livres sont parfois mal compris et que certains passages peuvent être utilisés pour justifier des attitudes contraires à celles qui permettent une progression. Les chapitres qui suivent traitent donc surtout des erreurs majeures que j'ai été amené à constater en ce qui concerne l'enseignement dont j'assume la responsabilité. Malgré une douzaine d'ouvrages précédents qui se complètent les uns les autres, j'aurais pu donner comme titre à celui-ci : « Ne nous trompons pas. » Que ce soit de bonne ou de mauvaise foi, il est toujours fâcheux de se tromper, surtout lorsqu'il s'agit d'un enjeu aussi grave que notre éveil ou notre libération et de mécanismes aussi délicats et malaisés à contrôler que nos fonctions psychomentales. Le sujet est vaste et cet ouvrage n'est en aucun cas un traité méthodique des erreurs possibles sur la voie. Des thèmes importants ont été laissés de côté, en particulier tout ce qui concerne la relation du disciple avec le maître, laquelle peut donner lieu à tant de déviations : infantilisme, idolâtrie, fanatisme, aliénation et autres perversions. De même la voie est parfois purement et simplement changée en son contraire. La méthode proposée est utilisée pour mieux fuir la réalité et se protéger, alors que le principe fondamental est de découvrir l'invulnérabilité véritable en se rendant d'abord complètement vulnérable. Encore faut-il ne pas mélanger des niveaux différents et tenter d'appliquer une parole de vérité qui ne correspond en rien à l'étape actuelle de l'apprenti-disciple et le conduirait à s'enferrer encore plus dans sa difficulté. Exemple entre bien d'autres, ceux qui abordent le chemin avec un cœur blessé, fermé, étriqué même, sont parfois amenés à refouler encore plus leurs émotions sous prétexte que le sage, lui, est établi dans la sérénité immuable et l'équanimité. Ces malentendus étant innombrables, j'ai seulement cherché à approfondir certains thèmes dont l'importance m'a paru prioritaire. Je tiens à préciser que, si je me réfère souvent avec gratitude à Swâmi Prajnanpad, les pages qui suivent ne sont en rien un exposé orthodoxe de son propre enseignement. Elles n'engagent que moi. Elles sont nées de rencontres intimes et ont donc d'abord été parlées avant d'être mises en forme par Véronique Loiseleur. Chaque causerie formant un tout en elle-même, nous avons conservé certaines redites afin que ces chapitres puissent être lus indépendamment les uns des autres. Enfin, en ce qui concerne la terminologie ou le vocabulaire, les mots français utilisés traduisent souvent des termes sanscrits, tibétains ou anglais couramment employés en Inde et n'ont pas toujours le sens qui est le leur dans les ouvrages de philosophie occidentale ou les traités de psychanalyse. A. D. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - En relisant les évangilesurn:md5:3c271dace47cd0612021e64b3823b1f32012-08-08T15:43:00+01:002017-03-08T11:39:41+00:00balderDesjardins ArnaudChristianisme <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_En_relisant_les_evangiles.jpg" alt="" /><br />
Auteurs : <strong>Desjardins Arnaud - Loiseleur Véronique</strong><br />
Ouvrage : <strong>En relisant les évangiles</strong><br />
Année : 1990<br />
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Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Desjardins_Arnaud_-_En_relisant_les_evangiles.zip">Desjardins_Arnaud_-_En_relisant_les_evangiles.zip</a><br />
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Ce livre a été parlé avant d'être rédigé. Je m'adressais à de petits auditoires composés de personnes différant autant par l'âge que par leurs connaissances en matière religieuse. Beaucoup d'entre elles avaient reçu une éducation chrétienne et s'en étaient détournées. Leur espérance les portait maintenant vers le védanta ou le bouddhisme et surtout vers la voie proposée par le maître qui m'avait plus que tout autre guidé moi-même, Swâmi Prajnanpad, et dont mes propres ouvrages portaient témoignage. Outre ceux-ci, leurs lectures concernaient le plus souvent les enseignements de tel ou tel sage hindou éminent: L'Enseignement de Mâ Anandamayi, L'Enseignement de Ramana Maharshi - et bien d'autres. Dans ce contexte, j'ai été souvent amené à rappeler qu'il existait aussi un« Enseignement de Jésus de Nazareth». Comme dit le proverbe anglais bien connu : « Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain. » Rejetez les mauvais souvenirs de pensionnat religieux ou même d'une Église qui vous a déçus mais ne jetez pas pour autant quatre petits livres étonnants connus sous le nom d'Évangiles. Que de fois ai-je dit à l'un ou l'autre: «Relisez donc les Évangiles, vous allez découvrir des richesses qui vous émerveilleront. » Inversement, d'autres parmi mes auditeurs, tout en n'ayant pas trouvé dans les Églises l'aide qu'ils recherchaient, gardaient en leur coeur la nostalgie d'un christianisme avec lequel ils se sentiraient en parfait accord. Chaque référence aux paroles du Christ était pour eux la bienvenue et renforçait leur conviction que les directives reçues à travers moi pouvaient les aider à se transformer comme ils le souhaitaient. De temps à autre donc, et en réponse à des doutes ou à des questions, il m'est arrivé de partager mes propres convictions quant au message des Évangiles. Celles-ci ne sont pas seulement le fruit de ma «relecture». J'ai, si je puis dire, redécouvert la religion de mon enfance à mesure que je découvrais le védanta, le tantrayana tibétain, le zen et le soufisme au cours de nombreux voyages en Asie totalisant quelque six ans de mon existence vécus auprès de maîtres vivants incarnant ces différentes traditions. Quant aux livres concernant tel ou tel aspect du christianisme, j'en ai lu en trente ans de quoi garnir cinq rayons de ma bibliothèque. Ce serait fort peu pour un théologien mais assez pour que je ne puisse pas exprimer ma gratitude nommément envers chaque auteur, de Grégoire de Nysse et Clément d'Alexandrie au Père Besnard et à Stan Rougier, en passant par le Cardinal Daniélou ou le Pasteur Marc Boegner. Deux ouvrages marginaux ont particulièrement marqué ma jeunesse : The New Man et The Mark de Maurice Nicoll, un disciple anglais de Gurdjieff. Enfin, c'est à l'abbaye cistercienne de N.-D. de Bellefontaine que j'ai découvert en 1958 la littérature monastique et les oeuvres des contemplatifs bénédictins, cisterciens, chartreux, notamment Dom Georges Lefêvre, Dom Jean Leclerc, Dom Godefroid Belorgey, Dom André Louf, Dom Gabriel Sortais. Je tiens compte des grandes différences d'approche de ceux qui s'adressent à moi chaque fois que je fais allusion aux Évangiles dans ce que je dis ou ce que je publie. Par exemple, ceux que j'appelle " les déçus du christia· nisme ", en quête d'un enseignement différent, auraient été prêts à se convertir à l'hindouisme ou au bouddhisme et j'ai dû prendre en considération les regrets qu'ils m'ont plusieurs fois exprimés: " Vous apportiez quelque chose de vraiment neuf dans notre désenchantement par rapport au christianisme et maintenant vous revenez de plus en plus souvent à ce christianisme que nous considérons comme une limitation et un étouffement, alors qu'il y avait un tel souffle libérateur dans l'enseignement des grands sages hindous et que nous comptions sur vous pour être leur témoin en France. " Personnellement, j'ai reçu une éducation très religieuse dans le protestantisme français - officiellement calviniste par rapport aux luthériens mais la plupart des huguenots français n'ont qu'une idée très vague de la théologie propre à Calvin. Par contre, c'est bien connu, ils sont nourris de la Bible et j'avais, pendant ma jeunesse, assidûment fréquenté les saintes assemblées, autrement dit le Temple protestant du dimanche matin. Je n'aurais pas songé à mettre en doute le protestantisme ni à chercher ailleurs si je n'avais pas traversé à la fin de ma jeunesse une grande crise morale et spirituelle dans laquelle toutes les valeurs de mon enfance ont été remises en cause, à commencer par le monde des chefs scouts, des pasteurs et de la religion telle qu'elle m'avait été présentée. Par une nécessité vitale pour moi, j'ai élargi mon champ de recherche et, comme beaucoup d'Occidentaux, j'ai découvert alors ( 1948, 1949) l'hindouisme et le bouddhisme. Ce fut une double révélation : l'existence en Orient de sages, de maîtres spirituels d'un très haut niveau comme en a connu autrefois le christianisme et l'insistance mise sur l'expérience personnelle, par exemple la réponse célèbre de Ramakrishna à Vivekananda: " Je te ferai voir Dieu comme tu me vois en ce moment. " J'ai donc compris par le biais de l'Asie qu'il existait encore des spiritualités vivantes incluant des méthodes de transformation permettant de vérifier par soi-même si ce qu'affirmaient les écritures sacrées était vrai ou non. Il ne s'agissait plus seulement d'une éthique et de dogmes à croire mais d'une «réalisation». Jusque-là, en tant que protestant, cette idée m'avait échappé. Je me doutais bien que le christianisme pouvait être mis en pratique dans l'existence, je comprenais qu'une certaine relation pouvait s'établir avec Dieu par la prière, j'avais une opinion arrêtée sur ce qui était le bien et ce qui était le mal, mais l'idée de techniques transmises de maître à disciple et conduisant à une expérience vécue ne m'était pas venue à l'esprit. Par la suite, dans ce vaste mouvement de recherche, j'ai compris qu'il y avait de grandes valeurs à redécouvrir dans la vie ascétique et mystique chrétienne et j'ai fait de nombreuses retraites dans un monastère cistercien. On peut constater que le christianisme est toujours vivant dans la société contemporaine. En 1905, quand l'anticléricalisme battait son plein, que la Chambre votait les fameuses lois Combe sur les congrégations et que le triomphe de la science ridiculisait les brouillards superstitieux de la spiritualité, nombreux étaient les Français convaincus qu'on allait enfin débarrasser la société du phénomène religieux alors sévèrement jugé par beaucoup. Qui aurait cru à cette époque que cinquante ans plus tard on trouverait dans les vitrines des librairies tant d'ouvrages sur les différentes religions et que même la lecture des Pères de l'Église et de Maître Eckhart se répandrait dans le public non spécialisé? Mais si ni le matérialisme, ni l'anticléricalisme, ni la découverte des religions asiatiques n'ont porté un coup fatal au message du Christ dans l'esprit du public, les églises, par contre, sont de plus en plus désaffectées. Les milieux chrétiens montrent aujourd'hui deux attitudes nettement contradictoires en ce qui concerne la découverte des spiritualités vivantes de l'Asie. L'une est une attitude de très grand intérêt et de très grande tolérance. Le trappiste Thomas Merton en est le plus célèbre exemple mais, à cet égard, nous Français, pouvons citer les cas du Père Montchanin et surtout du Père Le Saulx, qui, tout en demeurant moine bénédictin, est allé aussi loin que possible dans la compréhension de l'hindouisme et pour qui le choc de la rencontre des deux traditions a été bouleversant. Nous savons aussi que beaucoup de membres de divers ordres religieux lisent des livres sur l'hindouisme et le bouddhisme, que certains pratiquent ouvertement le yoga ou le zazen. Je connais personnellement plusieurs dominicains, par exemple, avec qui je suis ou j'ai été en relation assez étroite et qui ont beaucoup approfondi ces techniques d'ascèse orientales. Dans cette même ligne d'ouverture, on peut citer la déclaration du Concile de Vatican II sur les religions non chrétiennes (il y a à Rome un secrétariat pour la rencontre avec les grandes religions de l'humanité) et le rassemblement œcuménique d'Assise pour la paix auquel participait le pape actuel. Pourtant, il y a en même temps dans l'Église, c'est visible à bien des signes, un durcissement à l'égard de l'intérêt que des chrétiens portent aux religions orientales. Récemment, le Secrétariat pour la Foi a publié un communiqué qui engage le Vatican et qui met sévèrement en garde les chrétiens contre la pratique du zazen ou du yoga. Tant et si bien qu'il revient souvent à mes oreilles que dans tel monastère en France on recommande à des jeunes " en recherche " qui y font une retraite la lecture des livres d'Arnaud Desjardins et que dans d'autres abbayes on déconseille formellement ou même on interdit la lecture de ces livres. Alors que pour certains catholiques, y compris des religieux avec qui je suis en correspondance, ces ouvrages représentent un apport spirituel bienvenu leur permettant d'approfondir certains aspects de leur propre ascèse dans les conditions du monde moderne, pour d'autres religieux le personnage Arnaud Desjardins et son oeuvre sont une cause de souffrance. Ils m'accusent d'être un propagandiste d'idées erronées et - certains n'hésitent pas à employer cette expression - un ennemi de la vraie doctrine et de la vraie foi. Ce qui m'importe personnellement, ce n'est pas de me savoir étiqueté d'une manière ou d'une autre mais de contribuer à aider des êtres qui souffrent à moins souffrir, des êtres qui ont perdu tout espoir à retrouver une espérance et, dans un monde étouffé par le matérialisme, de témoigner pour les valeurs spirituelles universelles. Car il existe des valeurs spirituelles essentielles que j'ai retrouvées dans l'ancienne tradition chrétienne mais aussi dans le soufisme, le bouddhisme tibétain ou zen et l'hindouisme et qui se trouvent certainement dans d'autres traditions que je n'ai pas approfondies comme par exemple le judaïsme. Mais je sais que mes livres sont lus par des lecteurs ayant des positions et des convictions tout à fait différentes ou même opposées, depuis le refus catégorique du christianisme jusqu'au malaise devant tout ce qui n'est pas officiellement chrétien et plus précisément d'obédience catholique. Je dis simplement qu'il est dommage que des Occidentaux s'extasient devant les richesses de l'Orient et ignorent complètement celles du christianisme. En fait, qu'est-ce que le christianisme pour chacun aujourd'hui? Pour un protestant le christianisme n'est pas l'Église catholique avec sa hiérarchie et son magistère mais le retour direct à la Bible. Pour bien des catholiques, le christianisme est avant tout l'Église romaine. Il y a évidemment beaucoup à déplorer du lourd passé de l'Église en tant qu'institution et des crimes auxquels les autorités ecclésiastiques ont été associées à travers l'histoire. Je peux comprendre que des hommes sincères et intelligents considèrent l'Église non comme une source de lumière et de libération mais comme un instrument de ténèbres et d'oppression pour l'humanité. Un chrétien convaincu doit regarder avec courage comment l'Église s'est trouvée mêlée à toutes sortes d'activités qui contredisent radicalement l'enseignement même des Évangiles. On peut soutenir aussi que le christianisme n'est pas l'Église elle-même en tant qu'institution humaine mais la doctrine dans sa pureté. Cette doctrine peut être envisagée de deux points de vue : la théologie qui s'est élaborée à partir des épîtres de saint Paul, fondée avant tout sur le rachat du péché originel par la mort et la résurrection de Jésus telle qu'elle était prévue dans les différents textes de l'Ancien Testament. Les protestants lisent beaucoup les épîtres de Paul et c'est dans la manière de comprendre l'Épître aux Romains qu'il y a eu les plus grandes divergences théologiques entre le catholicisme et le protestantisme. Mais on peut faire cette constatation que saint Paul paraît s'être peu intéressé à ce que le Christ avait pu dire et accomplir de son vivant. Si vous lisez les épîtres avec un œil ouvert, vous pouvez voir qu'il n'y est guère question du Jésus incarné qui a parlé et enseigné. La seconde approche est justement celle qui met l'accent sur l'enseignement donné de son vivant par Jésus de Nazareth à ses disciples les plus proches et aux foules autour de lui, sous la forme de paroles et d'actes que nous ont transmis les Évangiles canoniques et l'Évangile de Thomas de découverte récente. Je m'adresse non pas aux chrétiens convaincus mais au public que je connais le mieux pour dire à ceux qui me lisent: à défaut de faire de Jésus-Christ l'Unique Fils de Dieu, le seul nom par lequel l'humanité puisse être sauvée, vous pouvez au moins donner sa place à Jésus parmi les plus grands maîtres spirituels de l'humanité et, pour employer un mot à la mode et sans vouloir choquer les chrétiens, parmi les plus grands gourous ayant montré la voie à leurs disciples. A ceux qui sont pour, à ceux qui sont contre, je voudrais rappeler ces paroles : « Aimez vos ennemis, pardonnez à ceux qui vous ont offensés» et« Ne jugez pas sinon vous vous soumettez vous-mêmes au jugement », vous ne sortez plus du monde du jugement. Or nous constatons qu'à travers l'histoire une certaine compréhension du christianisme (qui a été trop souvent la compréhension officielle) a consisté à voir un peu partout des ennemis de la religion, des ennemis de la vérité, des ennemis de Dieu, à les juger, à les condamner, à n'avoir pour eux ni pardon ni amour. C'est certainement la grande tragédie du christianisme historique et de l'Église. L'heure de la tolérance est venue. C'est dans cet esprit qu'ont été prononcées les causeries intimes retranscrites dans cet ouvrage. Le long travail de correction, de compilation et de restructuration assumé par Véronique Loiseleur a conservé à ces pages le ton familier de celui qui parle à ceux qu'il a devant lui et à qui il s'adresse directement. Elles intéresseront peut-être les lecteurs qui cherchent encore à mieux se comprendre et qui se demandent encore si la vie a un sens. Car cet ouvrage n'a aucune prétention théologique et encore moins littéraire. Chaque causerie forme un tout en elle-même et nous avons conservé certaines redites afin que ces chapitres puissent être lus indépendamment les uns des autres. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - Approches de la méditationurn:md5:165fa85368515d69aee69136fcc073672012-08-08T15:41:00+01:002017-03-08T11:39:46+00:00balderDesjardins ArnaudMéditation <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_Approches_de_la_meditation.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Desjardins Arnaud</strong><br />
Ouvrage : <strong>Approches de la méditation</strong><br />
Année : 1989<br />
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Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Desjardins_Arnaud_-_Approches_de_la_meditation.zip">Desjardins_Arnaud_-_Approches_de_la_meditation.zip</a><br />
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Cet ouvrage n’a rien d’un traité exhaustif décrivant toutes les pratiques qui peuvent être considé-rées comme une forme ou une autre de méditation. Cherchez ce mot dans un dictionnaire et vous verrez le nombre d’acceptions diverses sous lequel il peut être envisagé. Comme l’annonce le titre, il ne s’agit ici que de quelques approches accessibles aux hommes et femmes engagés dans la vie du siècle. Je n’ai pas évoqué les visualisations de divinités qui sont au coeur du yoga tantrique hindou ou bouddhiste ni la répétition d’une formule sacrée, telle que le japa des hindous ou le dhikr des soufis, bien que je m’y sois moi-même exercé autrefois. Par contre, cet ouvrage doit cer-tainement beaucoup à mes premières années dans les « Groupes » issus de G.I. Gurdjieff, à Karl-fried von Dürckheim et à un yogi du nom de Dattatreyananda à qui Mâ Anandamayi avait deman-dé de perfectionner mon expérience du yoga en 1961 et 1963. Quant à celui qui fut plus que tout autre mon gourou, Sri Swâmi Prajnanpad, je lui dois d’avoir reconnu l’importance d’une longue ascèse, menée dans le courant de l’existence, pour tarir à leur source les perturbations et même les simples distractions du mental. L’énergie investie dans des attachements présents, dits normaux, ou périmés, dits névrotiques, est libérée peu à peu et se trouve disponible pour un retour au Centre, au Coeur. Chercher à réaliser le Soi en conservant ses attachements est une vaine entreprise. Trop souvent, concentration (dharana) et méditation (dhyana) consistent à dénier, renier ce qui est en nous. On ne peut avoir ni dharana, ni dhyana, ni samadhi. Ce sont des états (ou une absence d’état) qui se révèlent d’eux-mêmes lorsque les conditions intérieures sont réunies. Dans le tome III des Chemins de la Sagesse paru en 1973, j’écrivais déjà, page 175: « Qui médite? Le mental. Sur quoi? Sur ce qui n’est pas le mental. N’importe qui ne peut pas conduire une voiture. Pour conduire il faut être un chauffeur. Pour nager il faut être un nageur. Pour méditer il faut être un méditateur. N’importe qui peut, immédiatement, s’asseoir jambes plus ou moins bien croisées, dos plus ou moins droit et rester plus ou moins longtemps dans cette position. N’importe qui ne peut pas être un méditateur. N’est un méditateur que celui qui peut faire silence au point de disparaître, celui qui ne demande rien, ne cherche rien, ne se souvient de rien, ne prévoit rien, ne compare rien, a renoncé à toutes les expériences transcendantes. L’égoïste n’est jamais un méditateur. Celui qui demeure prisonnier d’une méthode, d’une technique non plus. Celui qui se bat avec lui-même pour concentrer son at-tention encore moins. » Ces propos sévères mais fidèles à Swâmi Prajnanpad ont amené beaucoup de mes lecteurs ou auditeurs à conclure que je considérais l’assise immobile comme inutile. C’est faux. J’ai calculé que j’avais dû, dans cette existence, consacrer moi-même au moins quatre mille heures à la médi-tation. Cela paraît beaucoup vu de France. C’est peu, très peu, vu de l’Inde ou du Japon. Je sou-haite que ce livre rende justice à cette « méditation » en témoignant que l’intériorisation silen-cieuse a sa place dans l’ensemble d’une voie que Swâmi Prajnanpad désignait comme « adhyatma yoga », yoga en direction du Soi. Le titre de cet ouvrage précise « approches » au pluriel. Ces approches sont nombreuses. Même le but vers lequel elles pointent peut être envisagé intellectuellement de diverses manières qui ne se contredisent qu’en apparence. Et, pour commencer, ce but peut être légitimement présenté comme un non-but ou une absence de but. Il s’agit toujours d’une découverte intérieure, d’une réalisation personnelle mais supra-individuelle, celle de l’essence ultime de notre conscience ou de notre esprit. Pour s’en rappro-cher, il nous est proposé de nous centrer dans le « hara » (bas-ventre), dans le coeur ou, au contraire, de surtout ne nous centrer nulle part pour redonner à l’« Esprit vaste » sa dimension infinie. Le néophyte peut être dérouté désemparé même, en présence de ces divergences. L’important est de suivre une voie et d’être guidé sur cette voie. Les bouddhistes utilisent le terme « véhicule » ou « radeau pour passer sur l’autre rive ». Personne n’a jamais accompli un voyage simultanément dans deux véhicules différents et les « pièces détachées » d’un modèle ne s’adaptent que rarement à un autre. Ce qui est évoqué ici n’est pas un syncrétisme mais une synthèse. Quant aux formes ultimes, ou plutôt au sans-forme ultime de la méditation il se transmet de maître à disciple. Composés à partir de paroles enregistrées au magnétophone, les chapitres qui vont suivre en ont les inconvénients : défauts de structure et redites car la même idée peut être reprise dans des contextes ou selon des points de vue différents – et les avantages : abord familier s’adressant di-rectement au lecteur comme à l’auditeur. J’ai voulu en faire un ouvrage concret, fondé sur l’expérience et susceptible de rendre service. Ce livre est une simple introduction à un monde qui le dépasse infiniment. <strong>...</strong></p>Desjardins Arnaud - A la Recherche du Soiurn:md5:c30fcb2ba53e8ccf446e8bb8027aa92b2012-08-08T15:39:00+01:002017-03-08T11:39:54+00:00balderDesjardins ArnaudChristianismeYoga <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Desjardins_Arnaud_-_A_la_Recherche_du_Soi.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Desjardins Arnaud</strong><br />
Ouvrage : <strong>A la Recherche du Soi Volume 1 Adhyatma Yoga Volume 2 Au-delà du Moi Volume 3 Le vedanta et l'inconscient Volume 4 Tu es Cela</strong><br />
Année : 1977<br />
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Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Desjardins_Arnaud_-_A_la_Recherche_du_Soi.zip">Desjardins_Arnaud_-_A_la_Recherche_du_Soi.zip</a><br />
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En guise d’introduction. P ubliés entre 1975 et 1980, les quatre tomes de la série « À la Recherche du Soi » (À la Recherche du Soi, le Vedanta et l’inconscient, Au-delà du moi et « Tu es cela ») sont aujourd’hui réédités. À l’origine, ces ouvrages n’ont pas été écrits mais parlés : je m’adressais directement à des auditoires restreints, désireux d’approfondir un enseignement hindou traditionnel déjà évoqué dans Les Chemins de la sagesse, tel que je Pavais reçu d’un Bengali, Shri Swâmi Prajnânpad. Depuis, d’autres livres parus sous mon nom, ceux de Denise Desjardins, les ouvrages fondamentaux de Daniel Roumanoff et l’intérêt que ce maître a éveillé chez l’indianiste Michel Hulin, professeur à Paris I Sorbonne, et chez le philosophe André Comte-Sponville, ont fait connaître ce sage, mort en 1974, à un public plus vaste. Les idées exprimées dans « À la Recherche du Soi » se rattachent à une école du vedanta, l’adhyatma yoga, mais il n’y a aucune nécessité de se « convertir à l’hindouisme » pour en tirer profit. Néanmoins, les aspirants disciples auxquels je m’adressais venaient souvent du monde du yoga, avaient parfois eux-mêmes séjourné en Inde, et ne craignaient pas un vocabulaire technique sanscrit permettant de donner peu à peu un sens bien précis à des termes tels que mental, conscience, esprit, psychisme utilisés en français dans des acceptions souvent différentes. Ces ouvrages concernent donc la spiritualité, les fondements d’une sagesse en vérité universelle, la connaissance et la maîtrise de soi, l’effacement progressif du sens de l’ego séparé et séparateur. Les idées que j’y exprime ne sont pas les miennes. Elles sont transmises depuis deux mille, trois mille ans ou plus. À certains égards, il s’agit bien de ce qu’enseignait Swâmi Prajnânpad et de la voie (the way) qu’il montrait. Mais ces vérités sont reprises par moi-même et ne sauraient engager directement Swâmiji. À l’arrière-plan de ces centaines de pages se trouve toujours le même thème essentiel de la relation maître et disciple, si sacrée en Asie, si mal comprise et tellement décriée en Occident. Lorsque j’ai prononcé les paroles ensuite retranscrites, le mot sanscrit guru ou gourou n’était pas encore devenu, dans la langue française, synonyme de dangereux mégalomane. On ne doit donc pas s’étonner de voir ce terme abondamment utilisé ici et toujours dans le sens le plus respectueux qui soit. À mon tour j’ai tenté de retransmettre à d’autres ce que j’avais reçu – et vérifié par la pratique et l’expérience personnelles – souhaitant que ces enseignements contribuent à leur montrer le chemin de la paix, de la joie plus profonde que les aléas du bonheur, et de la compassion. A. D. Février 2001. <strong>...</strong></p>