Histoire Ebook - Zinoviev AlexandreRecension d'ouvrages rares et interdits2024-03-27T00:17:43+00:00Histoire Ebookurn:md5:ab01485ca667d10c10168268ea085a51DotclearZinoviev Alexandre - Le facteur de trahisonurn:md5:672d73b2066c588925708b16345a187c2012-07-30T22:43:00+01:002017-03-08T13:07:17+00:00balderZinoviev AlexandreBolchéviqueHébraïsmeRussie <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Zinoviev_Alexandre_-_Le_facteur_de_trahison.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Zinoviev Alexandre</strong><br />
Ouvrage : <strong>Le facteur de trahison</strong><br />
Année : 2001<br />
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LE FACTEUR DE TRAHISON. L’un des facteurs les plus importants qui ont causé la faillite du communisme soviétique (russe) a été le facteur de trahison. Et c’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité que ce facteur non seulement a été pris en compte par ceux qui ont dirigé la destruction du communisme russe, mais qu’il a été planifié longtemps à l’avance et mis en oeuvre à une échelle énorme comme un facteur du processus évolutionnel. A ce titre il mérite notre attention comme l’une des caractéristiques de l’histoire programmée et dirigée. LE CONCEPT DE TRAHISON. On pourrait croire apparemment que tout le monde sait ce qu’est la trahison. On pourrait croire que la nature de la trahison est évidente. Mais elle n’est évidente que dans les cas les plus simples et les plus ordinaires. Un homme est devenu l’espion d’un autre pays : c’est un traître. Il est passé dans la guerre du côté des ennemis : c’est un traître. Mais même dans ces cas-là il arrive que les critères d’appréciation soient mal définis ou soient fréquemment transgressés. Par exemple, dans la lutte idéologique contre le stalinisme, on transforme un traître, le général Vlassov, en héros. Et les représentants avérés de la « cinquième colonne » de l’Occident en Union Soviétique et en Russie vivent en toute impunité sur la terre russe et même prospèrent, entrent dans les couches supérieures de la société russe et parviennent au plus haut sommet de l’Etat. Et il n’y a plus aucune évidence qui tienne quand il s’agit de groupes humains, de collectivités humaines importantes et de peuples entiers et aussi quand entre en jeu le comportement des gens, un comportement qui se compose d’un grand nombre de manières d’être, de penser et d’agir dans des conditions complexes et changeantes. De plus, si le caractère des actes et des attitudes des gens change avec le temps, les critères d’appréciation changent aussi en la matière. En ce qui concerne l’évolution de la trahison, l’humanité a parcouru un long chemin depuis les formes primitives et évidentes de la trahison individuelle jusqu’aux formes collectives, subtiles et secrètes. Et il faut prendre tout cela en compte pour définir le concept scientifique de ce phénomène. Il faut distinguer l’approche juridique et morale et l’approche sociologique du problème de la trahison. La première est suffisante pour juger les actes individuels dans les situations simples. La seconde est nécessaire pour la compréhension scientifique du comportement des pluralités humaines, des masses et des collectivités dans les processus historiques complexes. Ce dernier cas correspond exactement à ce qui s’est passé en Union Soviétique au cours des années où s’est préparé et réalisé le renversement contre-révolutionnaire jusqu’à la consolidation de ses résultats. Le cas le plus simple de trahison est la relation entre deux personnes. Dans cette relation le destin d’un homme dépend de l’autre de façon cruciale. Le premier croit au second, il est sûr que celui-ci remplira ses obligations envers lui. Le second a des obligations précises envers le premier, il a conscience de ces obligations, il sait que le premier a confiance en lui et compte sur lui. Cette relation peut être scellée par un mot, une promesse, un serment, la tradition, l’habitude, l’opinion publique, les règles morales, les lois juridiques. Si le deuxième homme ne remplit pas ses obligations envers le premier, cela s’appelle une « trahison » : le second trahit le premier. Il y a des cas de trahison plus complexes, quand les partenaires de la relation, dont j’ai parlé, sont un homme et un groupe d’hommes, deux groupes d’hommes, des collectivités nombreuses, de grandes masses d’hommes, des peuples et des pays entiers. Par exemple, la relation entre le gouvernement et la population d’un pays, la relation entre les chefs d’un parti et les autres membres de ce parti ou entre un parti et la classe qu’il représente, etc. Il peut arriver qu’un individu, un groupe ou une collectivité en général se trahisse soi-même. Mais dans ce cas il se produit un dédoublement : l’homme ou le groupe est confronté à soi-même dans des situations diverses ou à des périodes éloignées de sa vie. Par exemple, quelqu’un peut trahir ses principes de vie au profit d’autres buts ou il peut accomplir involontairement des actes qui le trahissent lui-même (à des périodes différentes de sa vie ou dans d’autres situations). On peut aussi trouver un cas analogue dans l’autotrahison de certains groupes. La trahison devient encore plus complexe si l’on prend en considération un troisième composant : l’ennemi (un individu, un groupe ou une entité plus importante), celui au profit de qui la trahison s accomplit, celui qui provoque la trahison, y prête la main, l’utilise. Un exemple classique de cette situation, c’est quand, dans deux pays en guerre, les citoyens de l’un trahissent leur pays au profit de l’ennemi. On peut aborder la complexité de la trahison sous un troisième aspect, quand elle porte sur les participants à la trahison, sur la multiplication des actes qui, dans leur ensemble, constituent la trahison, sur la diversité de ces actes, sur leur étalement dans le temps, etc. On en trouve un exemple quand le gouvernement d’un pays mène une politique de trahison envers son propre pays au profit d’un pays ennemi. Parmi les actes de ce gouvernement traître il peut y en avoir qui, pris isolément, ne sont pas des actes caractérisés de trahison, mais qui, dans leur ensemble, constituent bel et bien une trahison. Qui porte la responsabilité de la trahison ? Dans les cas les plus simples de trahisons individuelles, c’est évidemment l’individu qui a accompli la trahison. Il n’est pas difficile, dans ces cas-là, d’appliquer des critères moraux et juridiques. Mais si ceux qui participent à cette situation sont des groupes humains importants ? Par exemple, quand une armée entière capitule comme cela s’est produit dans la guerre de 1941-45. Si le commandement ordonne de déposer les armes et si les soldats obéissent à cet ordre, ces soldats sont-ils ou non des traîtres ? Et comment juger l’attitude du commandement qui décide que la lutte est inutile ? Il y a des situations dans lesquelles les hommes ne sont pas en état d’accomplir leur serment. Dans ces cas il devient difficile de porter un jugement sur le comportement des gens. Et quand il s’agit d’un pays entier et de son gouvernement la situation devient immensément plus complexe. Dans ces cas on n’a pas de critères généraux d’appréciation. Ici, les normes morales et juridiques perdent, en pratique, leur sens. On manque, dans ces cas-là, de critères d’appréciation fondés sur des normes unanimement reconnues et qui aient force de lois. On doit se référer à l’opinion publique, à des considérations politiques, aux traditions. <strong>...</strong></p>Zinoviev Alexandre - Sur la voie de la suprasociétéurn:md5:91dd89765398534e6706401fe609f1a02012-07-30T22:25:00+01:002017-03-08T13:07:24+00:00balderZinoviev AlexandreHébraïsmeRussieÉtats-Unis <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Zinoviev_Alexandre_-_Sur_la_voie_de_la_suprasociete.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Zinoviev Alexandre</strong><br />
Ouvrage : <strong>Sur la voie de la suprasociété</strong><br />
Année : 2001<br />
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LA RUPTURE ÉVOLUTIONNELLE. Dans la deuxième moitié de notre (vingtième) siècle il s’est produit une grande rupture dans l’évolution sociale de l’humanité. Cette rupture consiste dans le fait que l’on est en voie de passer de l’époque de la société à l’époque de la suprasociété. Ce passage est le résultat du concours de nombreux facteurs historiques. Autant que je sache, nous ne disposons pas encore d’une description scientifique logiquement systématisée et suffisamment complète de ces facteurs. Néanmoins, ils sont largement connus et, pris séparément et dans des combinaisons partielles, ils sont devenus des objets d’attention habituels dans la sphère des études sociales. Dans ce bref article je ne les examinerai pas, me limitant à la seule notion de suprasociété. Le lecteur pourra trouver l’exposé détaillé de mes considérations à ce sujet dans mes travaux suivants : Le Communisme comme réalité, La Crise du communisme, L’Occident, L’Agrégat global, La Nouvelle utopie, Sur la voie de la suprasociété, L’Expérimentation russe ainsi qu’une série d’articles et d’interviouves de journaux. Pour définir ce qu’est la suprasociété, il est indispensable de définir auparavant ce qu’est la société. Le mot de « société » est polysémique. Afin qu’il devienne un concept scientifique, il faudra le soumettre à l’opération qu’en logique on appelle l’explication des concepts. Il est pertinent d’introduire pour mener une telle explication une notion plus générale qui est celle «d’agrégat humain», en définissant ensuite la société humaine comme un type évolutif particulier d’agrégat qui a ses limites évolutionnelles (qualitatives). L’AGRÉGAT HUMAIN. J’appelle agrégat un groupe humain dont les caractéristiques sont les suivantes : ses membres vivent une expérience historique commune, autrement dit, de génération en génération, ils se reproduisent à l’identique. Ils vivent ensemble comme un tout et entretiennent des liens réguliers avec les autres membres. Ils se répartissent entre eux les fonctions sociales et occupent au sein de l’agrégat des positions différenciées. Ces différenciations ne sont que partiellement biologiques (différences de sexe et d’âge) et résultent principalement des conditions d’existence de l’agrégat. Les membres de l’agrégat travaillent en commun à la conservation de celui-ci. L’agrégat occupe et exploite un espace donné (un territoire), il possède une autonomie relative dans sa vie intérieure, produit ou acquiert ses moyens de subsistance, se défend contre les phénomènes extérieurs qui menacent son existence. Il a une faculté d’identification interne, ce qui veut dire que ses membres se définissent en tant que tels et sont reconnus par les autres comme semblables à eux. Il possède aussi une faculté d’identification extérieure, c’est-à-dire que les gens qui n’en font pas partie, mais qui ont affaire à lui, le perçoivent comme une communauté à laquelle ils n’appartiennent pas et sont perçus comme étrangers par les membres de l’agrégat. Les prédécesseurs des agrégats dans l’évolution ont été les troupeaux d’animaux ainsi que des agglomérats d’insectes comme les fourmilières. J’ai employé le mot « tchelovieinik» (agrégat humain) par analogie avec le mot « mouravieinik»2 (fourmilière = agglomérat de fourmis). Je ne veux pas dire par là que les agrégats humains proviennent de ces agglomérats d’êtres vivants mais ceux-ci les précèdent dans le sens de la classification de l’évolution : si on dispose ces agglomérats dans une rangée verticale selon le degré de développement, les agrégats humains se placeront au-dessus des agglomérats qui les ont précédés dans l’évolution. Les agrégats humains se distinguent des agglomérats d’animaux et d’insectes par leur matériau et par le mode d’organisation de ce matériau. Les hommes mettent en forme le matériau de leur agrégat et ils utilisent dans leur vie tout ce qu’ils créent eux-mêmes : les outils de travail, les habitations, les habits, les moyens de transport et de communication, les équipements techniques, et toutes sortes de phénomènes matériels (les objets) auxquels on peut ajouter également les animaux domestiques et les plantes cultivées. Nous appellerons cela la culture matérielle. L’agrégat humain est un groupement organisé de gens. Les facteurs les plus variés prennent part à son organisation. Il est pratiquement impossible de faire le compte de tous ces facteurs. Et d’ailleurs ce n’est pas la peine. La science a inventé les moyens de réduire au minimum le nombre des facteurs qu’il est nécessaire et suffisant de prendre en compte dans ces cas-là. Nous avons isolé, parmi tous ces facteurs, ceux qui jouent le rôle d’organisateurs de l’ensemble des autres facteurs. Nous les appellerons facteurs ou moyens de l’organisation sociale de l’agrégat et nous donnerons le nom d’organisation sociale à leur apport à l’organisation globale de l’agrégat. Les facteurs de l’organisation sociale sont bien connus : ce sont les cellules de décision, le pouvoir et l’administration, la sphère de l’économie, la sphère de la religion et de l’idéologie, ainsi que les autres sphères qui résultent du développement des facteurs principaux susmentionnés. Dans l’histoire de l’humanité il y a eu et il y a encore de nos jours de nombreux exemplaires et types d’agrégats. Ils différent par les dimensions, par la longévité, par le degré de complexité de leur structure, par le matériau humain et par plusieurs autres caractéristiques. Il suffit de comparer les agrégats humains primitifs de quelques centaines de personnes, qui par quelque miracle ont survécu sur la planète, et les pays occidentaux contemporains de dizaines de millions d’hommes qui ont atteint un très haut degré de développement pour voir quel processus évolutionnel grandiose s’est produit et continue à se produire sous nos yeux. <strong>...</strong></p>