Histoire Ebook - Mot-clé - EddaRecension d'ouvrages rares et interdits2024-03-27T00:17:43+00:00Histoire Ebookurn:md5:ab01485ca667d10c10168268ea085a51DotclearEdda Textes sacrés des peuples nordiquesurn:md5:158cef01dc23d0ba051da60de576aba12015-11-16T21:57:00+00:002015-11-16T22:05:08+00:00balderAnonymesEddaEuropeMythologieReligionScandinavie <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Edda_Textes_sacres_des_peuples_nordiques.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Anonyme</strong><br />
Ouvrage : <strong>Edda Textes sacrés des peuples nordiques</strong><br />
Année : *<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook2/Edda_Textes_sacres_des_peuples_nordiques.zip">Edda_Textes_sacres_des_peuples_nordiques.zip</a><br />
<br />
La Völuspa. La présente prophétie de la Völuspa est "réinterprétée" suivant une adaptation libre et romancée pour une meilleure compréhension. Toutefois la majeure partie du texte est identique toutefois aux deux écrits attestés de la prophétie, soit : - Le Codex Regius, le plus ancien composé de 62 strophes rédigé au milieu du XIIIe siècle et conservé à la Bibliothèque Royale d’Islande. - Le Hauksbo’k et le Thorsfinndràpa datant de l’an Mille. - Des extraits de l’EDDA de Snorri Sturluson bien sûr. (27 strophes reprises). Si cette traduction est imagée, ceci a été fait dans un souci d’expurger l’influence du christianisme ayant déformé le sens de certaines strophes à travers les âges. Les * renverront aux textes d’origines pour rester toutefois fidèle à la Völuspa. Enfin, il est à noter que les Volvas étaient de puissantes utilisatrices du Seidr, la magie runique essentiellement transmise entre femmes. Ces dernières étaient également des chamans capables de lire le Wyrd (le destin) lors de transe certainement spectaculaire <strong>...</strong></p>Du Puget R. - Les Eddasurn:md5:8e1a6d1c8eacb6b7d802bb86af1b44bd2015-11-16T21:36:00+00:002015-11-16T22:28:47+00:00balderDu Puget R.CivilisationsEddaEuropeMythologieScandinavie <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Du_Puget_R_-_Les_Eddas.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Du Puget R.</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les Eddas Traduit de l'ancien Idiome Scandinave</strong><br />
Année : 1865<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook2/Du_Puget_R_-_Les_Eddas.zip">Du_Puget_R_-_Les_Eddas.zip</a><br />
<br />
Notice sur les Eddas. Tous les peuples ont eu recours aux dogmes religieux pour se rendre compte de l'origine de l'Univers et de sa conservation, de la mission de l'homme durant sa vie, et de son état après la mort. Les Eddas sont le résumé de la croyance des Scandinaves païens sur ces divers sujets. Il y a deux Eddas : la plus ancienne et celle de Saemund-le-Sage, l'Edda poétique ou rhythmique, contient un assez grand nombre de poèmes, composés à différentes époques par les skalds ou poêles, sur des sujets mythologiques et historiques. L'un de ces poèmes, la Prédiction de Wola, offre les traces incontestables d'une origine païenne extrêmement reculée. <strong>...</strong></p>Lovecraft Phillips Howard - Quelques origines du royaume des féesurn:md5:04efce93f10fde498b3e3f720ad4e6062014-01-12T23:05:00+00:002014-01-12T23:11:59+00:00balderLovecraft Phillips HowardEddaMythologie <p><img src="https://histoireebook.com/public/img2/.Lovecraft_Phillips_Howard_-_Quelques_origines_du_royaume_des_fees_s.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Lovecraft Phillips Howard</strong><br />
Ouvrage : <strong>Quelques origines du royaume des fées</strong><br />
Année : 1932<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook2/Lovecraft_Phillips_Howard_-_Quelques_origines_du_royaume_des_fees.zip">Lovecraft_Phillips_Howard_-_Quelques_origines_du_royaume_des_fees.zip</a><br />
<br />
Le terme de fée s’est trouvé appliqué dans les temps modernes à une telle variété d’entités imaginaires que son sens originel s’est pour ainsi dire perdu en faveur d’une signification plus globale. La véritable fée, telle qu’elle apparaît dans le premier folklore celte, était sans aucun doute un esprit féminin de la nature équivalant aux dryades, naïades et autres nymphes locales de l’antiquité classique. Un tel esprit est par essence la personnification d’un aspect du monde naturel et chaque branche de la mythologie aryenne en regorge d’exemples. Dames de l’aurore, dames des nuages, dames des fontaines, dames des arbres et d’autres sont présentes en abondance, sous des noms divers, dans les légendes de tous les peuples aryens ; et il n’y a rien d’extraordinaire à ce que les Celtes dotés d’une grande imagination aient élaboré l’un des panthéons féeriques les plus remarquables. Il semble qu’à l’évidence, les Gaulois préclassiques – et, par déduction, les autres Celtes – aient cru activement en des êtres correspondant à ce que nous considérons comme de vraies fées. Passé l’influence romaine, de nombreuses caractéristiques classiques se mêlèrent à cette croyance, bien qu’il n’y en eût pas suffisamment pour détruire ses particularismes. La fée celte véritable était à l’origine un personnage féminin d’apparence humaine et gracieuse, de taille moyenne, évoluant dans un environnement qui lui était spécifique et possédant des dons surnaturels comme le pouvoir de changer de forme, de commander à l’océan et au vent, de guérir les maladies et de lire dans l’avenir. En raison de ces pouvoirs, le nom de fée fut dérivé au Moyen-Âge du bas-latin fatare, enchanter, ensorceler, lui-même dérivé du latin classique fatum, destin. Les vraies fées étaient généralement bénéfiques plutôt que maléfiques, bien que leur revanche fût certaine et totale si on leur causait du tort. Elles étaient fréquemment aimées et épousées par des mortels auxquels elles infligeaient de durs châtiments lorsqu’ils voulaient les quitter. Les fées décidaient souvent de donner naissance à des individus sur lesquels elles exerçaient une bienveillante protection tout au long de leur vie. Ce lien les rattachant à la destinée humaine a pu contribuer au choix de leur nom définitif indirectement dérivé de fatum. Telles sont les fées originelles que l’on rencontre dans la tradition et dans la littérature préélisabéthaine. Il avait cependant toujours existé parallèlement à elles une lignée distincte de créations mythologiques dont les caractéristiques étaient destinées en définitive à se mêler à celles du royaume des fées, de même que leurs attributs respectifs étaient destinés à se mêler à un troisième élément dérivé de l’expérience réelle. Cette lignée distincte de mythes était, elle aussi, constituée de personnifications d’éléments de la nature, bien que d’un genre très différent et plus obscur puisqu’il s’agissait de ces démons nocturnes, ces personnifications des ténèbres qui apparaissent dans toutes les mythologies aryennes, comme des entités voleuses ou malveillantes plus ou moins hostiles à l’homme. La notion de vol ou de malveillance symbolise le vol de la lumière du jour par les ténèbres. Comme exemples typiques des démons nocturnes, nous avons les Panis des Hindous, les personnages de la mythologie classique Cacus, Polyphène (Polyphème), Cerbère et Orthros (le chien de Geryon), les Génies et les Efrits (pour citer un emprunt sémitique) des Arabes, et les elfes, les daergars ou les trolls des Teutons. A mesure que le temps passe et que l’Antiquité se fond dans le médiévisme, nous observons que de nombreux caractères de ces démons nocturnes deviennent l’apanage des fées, les rendant malveillantes, voleuses, de moeurs nocturnes et parfois hostiles au genre humain. Cette contradiction dans la nature des fées augmenta avec les années, jusqu’à ce qu’en fin de compte différentes catégories de créatures féeriques se précisent : les bonnes et les méchantes, les petites et les grandes, les féminines et les masculines. Nous atteignons finalement un point où toutes sortes d’êtres dissemblables, créatures de l’air, de la terre, de la mer et des cavernes se mêlent dans l’esprit des gens qui les identifient sous le terme trompeusement collectif de « fées ». Il y a les sylphes de l’air, les gnomes de la terre, les ondines de la mer et les salamandres du feu. Chaque élément et chaque région possède sa créature féerique spécifique, il y a aussi les lutins, les farfadets, les kobolds, les brownies, les sirènes, les banshees, le « petit peuple » et d’innombrables autres variantes. Chez nombre de ces êtres, la complexité et la diversité des caractères d’origine créent des types extrêmes d’hybridation. Voilà pour l’aspect purement mythique de la question. Il est temps à présent de prendre en considération un aspect diamétralement opposé de l’origine des fées n’ayant aucun rapport avec les légendes primitives de notre héritage aryen, un aspect qui, dès les premiers âges, a eu tendance à se mêler à la tradition des démons nocturnes, et qui entre donc dans le folklore des fées à l’occasion du contact des races aryennes avec une race au teint plus sombre et de taille plus petite lors du combat qu’elles livrèrent pour s’installer en Europe. Pour de nombreuses raisons, il n’est guère possible de mettre en doute la réalité d’un tel contact ; et nous en retrouvons les traces dans toutes les descriptions traditionnelles des êtres féeriques correspondant surtout aux démons nocturnes. Ces esprits terrestres ou souterrains possèdent dans le folklore européen un ensemble de particularités étranges et bien définies qui ne se peut en aucun cas relier directement au mythe général des démons nocturnes. Ils sont remarquablement petits et repoussants, ils habitent constamment sous terre, possèdent généralement un art primitif, ils sont la plupart du temps hostiles ou craintifs à l’égard des êtres humains et ils s’adonnent à certaines pratiques bien précises. Ils volent par exemple des nouveau-nés humains qu’ils remplacent par leur propre progéniture. Ils ont des coutumes profondément liées à la nature et se livrent à des rites collectifs secrets allant du pur grotesque à l’indescriptiblement répugnant. Comme armes, ils emploient généralement des arcs et des flèches primitives à pointe de pierre. A l’examen des faits, les anthropologues ont acquis depuis de nombreuses années la certitude que les caractéristiques que l’on a toujours prêtées aux elfes proviennent de la mémoire collective plutôt que de l’imagination mythologique. C’est-à-dire que l’elfe, le troll, le gnome, le kobold, le leprechaun, le brownie, le lutin ou le farfadet de la tradition ne sont pas à proprement parler des démons nocturnes de la tradition aryenne mais une synthèse de ce personnage et d’une authentique race d’hommes nains ou pygmées que les Aryens chassèrent à une époque ou à une autre et qu’ils obligèrent à se réfugier dans des retraites souterraines et qui, par la suite, ne cessèrent de mener des représailles furtives et vindicatives contre leurs conquérants. Réduits au troglodytisme, décimés et pourchassés à vue, les nains vaincus devinrent des créatures nocturnes et sournoises organisant des sorties furtives pour attaquer les voyageurs solitaires, voler des nouveaux-nés pour des sacrifices sans nom, piller des fermes isolées, dresser des embuscades et donner libre cours de quelqu’autre manière à leur haine envers leurs conquérants aryens. Avec le temps, il est certain que de nombreux Aryens renégats passèrent dans leurs rangs – de la même façon qu’aujourd’hui les hommes adoptent le mode de vie indigène des contrées sauvages qu’ils habitent –, et qu’ils réussirent à inculquer leur répugnant système de culte de la fertilité à une catégorie d’Aryens décadents, donnant ainsi naissance au furtif culte des sorcières, à l’organisation et aux cérémonies sinistres, et à son sabbat obscène et orgiaque. Le souvenir de ces ennemis hargneux, frustes et minuscules, ne pouvait que demeurer extrêmement vif chez les conquérants de l’Europe, et il n’est pas étonnant que ces créatures qui, pour les grands Aryens blonds, n’avaient rien d’humain, se soient mêlés dans leur esprit à l’ancienne tradition héréditaire des démons nocturnes qui datait d’avant la venue de nos ancêtres dans la région. Si les Aryens n’avaient pas rencontré cette race sombre et courtaude, il est probable que leurs légendes de démons nocturnes auraient conservé une forme plus ou moins ambiguë et instable. C’est indubitablement à ce petit peuple conquis que nous devons l’existence des elfes, des lutins, des trolls, des gnomes et des farfadets, tels que se les représentaient nos aïeux. Il reste à présent à s’interroger sur la véritable identité de ces nains que vainquirent nos aïeux, le lieu où ils vivaient, et l’endroit où ils les rencontrèrent. Il convient également de savoir si tous les Aryens trouvèrent sur leur chemin de telles créatures ou si le conflit entre les deux races se limita à une partie du peuple aryen et fut simplement rapporté aux autres par ouï-dire. Il nous faut rappeler que la présence chez un peuple à un endroit précis d’une légende particulière ne prouve en aucune façon que les événements rapportés par cette légende soient réellement survenus à ce peuple en ce lieu précis. La légende a pu être en totalité empruntée à un autre peuple (de la même région ou non), et il se peut également qu’elle concerne des événements effectivement survenus à ce peuple, mais à un autre endroit, peut-être fort éloigné, qu’il a occupé à une époque plus ancienne, de l’histoire de sa race. De l’opinion des spécialistes anciens et modernes de la mythologie, le petit peuple des elfes ne représente en fait que la souche mongoloïde courtaude de l’Europe du Nord, c’est-à-dire les Lapons et les Finnois que les Aryens trouvèrent lors de leur entrée dans cette région. La taille, la couleur, les oeuvres et les manières de ces souches raciales dans leurs formes les plus pures rendent cette hypothèse des plus plausibles ; et il est fort probable qu’elles recouvraient une plus grande partie de l’Europe que ce n’est le cas à présent. Un autre argument en faveur de cette hypothèse est le fait que la plupart des légendes de petits êtres souterrains semblent venir du Nord, de chez ces Teutons qui, plus que tout autre peuple, se heurtèrent de façon directe aux souches mongoles durant la bataille pour le continent. Une théorie plus moderne et plus audacieuse identifie nos ennemis nains des temps préhistoriques avec les néanderthaliens qui se répandirent en Europe environ trente mille ans av. J.-C. et qui furent exterminés par les vagues successives d’êtres humains véritables qui balayèrent la région après cette date. Cette théorie, bien que prodigieusement intéressante, recueille beaucoup moins de crédit que celle précédemment mentionnée. Une troisième théorie, partant de l’existence de légendes de nains maléfiques provenant de régions éloignées de la zone de peuplement finno-lapone (par exemple le « petit peuple » des îles Britanniques et le Kalli Kanzari de la Grèce moderne, lointain cousin des esprits de la nature tels que les faunes et les satyres) pose en principe qu’une race naine jusqu’ici inconnue (de type mongoloïde ou autre) a occupé de grandes étendues de l’Europe à une époque très reculée quoique non paléolithique. Cette théorie actuellement très populaire se trouve renforcée par l’existence dans le sud de l’Autriche de certaines galeries préhistoriques souterraines qui semblent avoir été faites par des hommes plus petits que la normale. Dans le même temps, il convient de relativiser la chose puisqu’il suffirait que les zones de peuplement finno-lapones (ou celles des Huns orientaux) aient été à l’origine plus importantes qu’elles ne le sont actuellement pour expliquer facilement la présence d’architecture et d’objets fabriqués par des nains loin de leur habitat historique. Les anthropologues plus conservateurs pensent au contraire (en dépit des légendes encore courantes sur les Pictes minuscules et les elfes d’Ecosse, les petites fées et les lutins troglodytes d’Irlande, le sinistre « petit peuple » souterrain du Pays de Galles et la « joyeuse bande » de Robin Goodfellow en Angleterre) qu’aucune race naine n’a jamais habité les îles Britanniques. Ces contes nous viendraient en fait d’une époque où nos ancêtres vivaient encore sur le continent européen. Une quatrième théorie – la moins probable de toutes – soutient que les petits adversaires bruns des Aryens faisaient partie de cette souche caucasienne moins blonde qui leur disputa la possession de l’Europe à l’aube de l’histoire, à savoir les races méditerranéennes et ibériques dont la taille et la couleur de peau auraient naturellement paru anormales à un pur nordique. Cette théorie est valable s’il s’avère que les Celtes ont effectivement rencontré le « petit peuple » dans les îles Britanniques. Il est cependant facile de démontrer la faiblesse d’une telle théorie. D’abord, les Méditerranéens ne sont pas suffisamment petits pour qu’on les qualifie de nains, et certainement pas assez pour habiter les Erdställe souterrains du sud de l’Autriche. Ensuite, ils ne sont pas suffisamment différents des nordiques pour avoir été à l’origine de ce formidable sentiment d’absolue étrangeté et de répulsion qui transparaît dans la plupart des légendes. Il est ridicule d’imaginer que des Ibériques normaux et aux traits réguliers aient pu servir de modèles à des lutins et à des gnomes. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il est possible que certains épisodes du conflit entre les nordiques et les méditerranéens aient pu se trouver confondus dans le folklore nordique avec d’autres légendes rapportant des rencontres avec une race naine plus ancienne. En anthropologie, on doit toujours tenir compte de la complexité des phénomènes étudiés. Car en effet, on ne peut pas jurer ici que deux, trois ou quatre races naines, tout à fait différentes, rencontrées à des époques différentes, n’aient pas contribué toutes ensemble à former l’image traditionnelle que l’on donne de l’elfe, du lutin ou du gnome malveillant. Les Finno-Lapons du Nord, les souches de peuplement du Sud-Est, des souches inconnues diversement réparties, et même les Ibères au teint mat d’une époque récente peuvent très bien tous avoir contribué à la formation de cette légende composite – les peuples les plus récemment rencontrés étant confondus avec les plus anciens, et les batailles livrées en certains lieux mises sur le même plan que des batailles plus anciennes s’étant déroulées dans des régions complètement différentes. De même, on ne doit pas oublier que l’élément purement mythique du démon nocturne avec lequel les premiers Aryens confondaient leurs étranges adversaires, n’a toujours pas été élucidé. La récente découverte d’un grand nombre d’Erdställe en Autriche rend possible que la religion du Danube ait été l’un des sièges du conflit préhistorique entre les Aryens et la race naine. Ces cavernes artificielles manifestement construites par une race ne dépassant pas un mètre cinquante et contenant des objets fabriqués datant de la fin de l’âge de pierre, de l’âge du cuivre, et du début de l’âge du bronze, sont parfois très élaborées. Certaines sont apparemment des temples, tandis que d’autres sont à l’évidence des refuges (comme les terriers des petits animaux) servant à échapper à des ennemis d’une taille supérieure. On en connaît environ sept cents dont beaucoup ont servi de caves pendant des siècles aux habitants de la région. Les objets témoignent d’une extrême habileté, de même que l’agencement des cavernes. Les squelettes que l’on a parfois retrouvés dans les environs révèlent une race d’une taille semblable à celle des Aïnous dégénérés du Japon, des Veddahs de Ceylan (que Haeckel considère comme les plus primitifs des êtres humains), ou de certaines races pygmées d’Afrique. Les ethnologues hésitent à se prononcer catégoriquement sur l’existence d’affiliations raciales, mais rien ne prouve que les Erdstallerbauer (comme les appellent les Autrichiens) n’étaient pas de la même souche mongoloïde que les races finno-lapones et hunniques. Il reste beaucoup de recherches à accomplir tant dans le domaine archéologique qu’ethnologique. Il n’existe cependant aucune controverse sur le rôle joué par cette race de petits hommes bruns à l’origine du caractère hostile, malveillant, minuscule et troglodytique du gnome traditionnel contemporain. Venant s’ajouter au mythe du démon nocturne, cet élément a complètement hybridé l’être féerique authentique précédent de la mythologie naturelle celte. Il serait absurde de nier que de nombreux autres éléments, qu’ils soient mythiques, légendaires ou historiques ont contribué à l’élaboration des divers types d’elfes ou d’êtres surnaturels. Toute genèse naturelle d’une légende est infiniment complexe et emprunte ses éléments à toutes les sources possibles de sorte qu’il nous faut nous borner à considérer uniquement les origines des trois principaux êtres surnaturels : l’esprit de la nature, le démon nocturne et le gnome troglodyte – que l’on peut considérer comme les fondements essentiels ou dominants dans un domaine d’une variété et d’une complexité sans limites. Le royaume des fées – dans son ensemble – y compris les superstitions diverses de différentes nations et les divers courants mythologiques ou légendaires – qui entrent dans la tradition fantastique de chaque région – est un profond sujet d’étude, et il a d’ailleurs retenu l’attention de spécialistes tels que les frères Grimm, Keightley et Lang. Les Celtes n’ont pas même le monopole des vrais êtres féeriques qu’ils ont créés. Il est inutile de préciser que chaque race, chaque pays, attribue à ses elfes et à ses fées traditionnels une foule de caractéristiques locales en sus de ce que leur apporte la tradition plus générale qui, elle, se contente de faire référence à des créatures insaisissables. Le tempérament racial et national joue également un grand rôle dans le choix de tel type de créature surnaturelle de préférence à tel autre. Ainsi, certains pays pourront privilégier un être mythique proche de la vraie fée de l’antiquité celtique, tandis que d’autres pourront lui préférer des êtres dérivés pour l’essentiel du gnome et du démon nocturne. La tradition primitive anglaise se rapportant aux fées contient quelques exemples de l’archétype original – comme dans la légende de Thomas d’Ercoldonee et des sept ans qu’il passa dans le domaine de la reine des fées – bien qu’un plus grand nombre de légendes dépeignent une race farceuse d’êtres minuscules, d’un bon naturel et d’aspect agréable. Les fées galloises, écossaises et irlandaises sont, dans l’ensemble, moins aimables – les termes flatteurs de « bonnes gens » et de « gentry » étant des euphémismes destinés à masquer une certaine peur à leur endroit – les fées continentales sont extrêmement variées, celles d’Allemagne étant peut-être les mieux développées. Les légendes germaniques comportent de magnifiques exemples de fées véritables, de trolls, et de gnomes malicieux. Dans les pays situés plus au sud, l’importance de l’elfe grotesque semble diminuer. De nombreux pays attribuent aux fées une organisation politico-sociale définie, avec un roi, une reine, et d’autres dignitaires, par exemple, Mab, Titania et Obéron de la légende populaire. La légende des fées dans l’Est telle que l’ont développée les pays islamiques serait l’objet d’une autre étude approfondie, de même que le monde hiérarchisé d’esprits élémentaires décrit par Paracelse et le comte de Gabalis. Il conviendrait d’étudier également la façon dont chaque pays relie ses légendes surnaturelles à ses traditions religieuses, plus officielles et plus sérieuses. Ainsi, dans les campagnes anglaises, une fée, croit-on, est l’esprit errant d’une personne décédée, trop liée à la terre pour aller au ciel, mais pas perdue au point d’appartenir au royaume de Lucifer. L’intérêt que l’on porte aujourd’hui dans le monde au royaume des fées est la plupart du temps d’ordre historique, bien qu’en Irlande, des personnes étonnamment instruites affirment croire encore en l’existence des « bonnes gens ». A d’aussi pieux disciples, la présente étude apparaîtra sans aucun doute aussi blasphématoire qu’inutile. <strong>...</strong></p>Markale Jean - Le cycle du Graal Volume 1 La naissance du roi Arthururn:md5:948a00dc2e9bbc34d9a247b8372ee0182013-02-03T19:44:00+00:002013-02-03T19:46:00+00:00balderMarkale JeanCeltesEddaEuropeGraalMythologieTradition <p><img src="https://histoireebook.com/public/img2/.Markale_Jean_-_Le_cycle_du_Graal_Volume_1_La_naissance_du_roi_Arthur_s.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Markale Jean</strong><br />
Ouvrage : <strong>Le cycle du Graal Volume 1 La naissance du roi Arthur Première époque</strong><br />
Année : 1992<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Markale_Jean_-_Le_cycle_du_Graal_Volume_1_La_naissance_du_roi_Arthur.zip">Markale_Jean_-_Le_cycle_du_Graal_Volume_1_La_naissance_du_roi_Arthur.zip</a><br />
<br />
Aux sources vives de la tradition européenne Le patrimoine de l’humanité comprend non seulement les moments architecturaux les plus spectaculaires du passé, mais toutes les œuvres de l’esprit sous quelque aspect qu’elles se présentent. Elles témoignent toutes des grandes étapes de l’aventure humaine depuis l’aube des temps, surtout lorsqu’elles ont été véhiculées de génération en génération par la mémoire collective des peuples. Ainsi ont survécu et perduré les grands mythes essentiels sans cesse réactualisés au cours des siècles par des récits mythologiques, épopées ou sagas, sous lesquels se dessinent les schémas les plus archaïques, adaptés aux conditions matérielles, psychologiques et intellectuelles des groupes humains qui les ont recueillis ou conservés. Le Mahâbhârata indien, la Bible hébraïque, le Gilgamesh assyro-babylonien, l’Odyssée grecque, les Eddas scandinaves, le Kalevala finlandais – même dans sa reconstitution conjecturale – sont, parmi beaucoup d’autres, des témoignages irrécusables de cette mémoire qui se déroule constamment à travers la multiplicité des images signifiantes. De plus, à cet intérêt documentaire, à cette précieuse connaissance de l’évolution humaine qu’apportent ces récits, s’ajoute un intérêt esthétique, car la beauté, quelle qu’elle soit, n’est jamais absente de telles œuvres, en garantissant même ainsi la pérennité. On peut cependant s’étonner que, dans ce grand livre d’heures de la mémoire universelle, les récits celtiques, ou d’origine celtique, soient, sinon absents, du moins fort peu présents. C’est d’autant plus surprenant si l’on se souvient que les peuples de civilisation celtique ont, pendant plusieurs siècles avant notre ère, occupé les trois quarts de l’Europe, et se maintiennent encore dans la frange atlantique de ce même continent. Il y a certes de multiples raisons à cette demi-absence, la principale étant que ces peuples celtes n’ont pas laissé de témoignage écrit avant leur christianisation. On pourrait aussi argumenter sur le fait que la civilisation celtique a été celle de peuples vaincus qui se sont marginalisés ou ont été absorbés dans d’autres cadres culturels. Pourtant, depuis les progrès de la philologie, d’innombrables épopées irlandaises en langue gaélique ainsi que des récits en langue galloise ont été tirés de l’oubli et de la poussière de manuscrits jusqu’alors indéchiffrés. Et surtout on a, pendant longtemps, voulu ignorer qu’une abondante littérature médiévale, connue sous l’appellation de « cycle arthurien », ou de « romans de la Table Ronde », rédigée tant en français qu’en latin, en anglais, en occitan, en italien, en allemand et même en scandinave, tire incontestablement ses sources d’une tradition celtique très ancienne. Certes, certains personnages de cet immense cycle d’aventures extraordinaires ne sont pas des inconnus pour le grand public, et ils sont souvent passés dans une sorte de « folklore » aux contours quelque peu flous : l’enchanteur Merlin, la fée Viviane, le beau Lancelot du Lac, l’imposant roi Arthur sont des ombres désormais familières sur l’écran de l’imaginaire contemporain. Ils sont même parmi les héros les plus prisés des amateurs de « jeux de rôles », ces étranges et parfois inquiétants rituels d’une jeunesse désemparée à la recherche de structures mythologiques susceptibles de reconstruire un monde bouleversé. Et puis, lorsque rien ne va plus dans une quelconque société, on se hâte d’organiser une « table ronde », autour de laquelle peuvent s’asseoir, dans une égalité de principe, des interlocuteurs d’esprits divergents en mal de consensus. N’est-ce pas là un hommage indirect rendu à cette fameuse Table Ronde parrainée par Merlin et Arthur (par le druide et le roi) en vue de constituer un univers fraternel, parfaitement idéal et utopique, où se trouve réalisée l’harmonie entre le collectif et l’individuel ? Quant au mystérieux Graal, même si personne ne sait ce que c’est, il relève du vocabulaire courant, surtout en cette période d’angoisse et de turbulence spirituelle : chercher le Graal, c’est finalement se chercher soi-même au milieu des pires aveuglements, et, en définitive, chacun de nos contemporains, à quelque degré que ce soit, consciemment ou non, accomplit sa « quête du Graal ». C’est dire l’importance toute particulière que revêtent ces récits surgis d’un très lointain passé. À travers l’extraordinaire, le merveilleux, le fantastique, ils définissent une règle de vie que nous avons non pas perdue mais négligée. Et, à l’heure où l’on tente, avec courage mais dans la plus grande confusion, de construire l’Europe, ou plutôt de la reconstruire comme on assemble les débris d’un vase de porcelaine, quand chaque peuple essaie de concilier son nationalisme agressif hérité des péripéties de l’histoire et sa volonté altruiste de fraternité universelle, ce cycle du Graal et du roi Arthur peut apparaître, non pas comme un modèle, mais comme une extraordinaire source de réflexions. Car, après tout, il s’agit là, sous une forme symbolique et imagée, d’une véritable synthèse des pulsions fondamentales des peuples qui ont constitué l’Europe, et dont nous sommes, qu’on le veuille ou non, les héritiers authentiques. Le succès de ces Romans de la Table Ronde, au cours du Moyen Âge, ne s’explique pas autrement : chacun y trouvait quelque chose de lui-même. Et c’est sans doute le moment opportun de leur rendre leur dimension originelle en tant que témoignage d’une tradition européenne trop longtemps mise en sommeil. La légende prétend que le roi Arthur n’est pas mort : il se trouve « en dormition », quelque part, au milieu de l’océan, dans une énigmatique île d’Avalon, veillé par les fées, et, un jour, il se réveillera et reviendra, étreignant dans sa main l’épée de souveraineté, afin de reconstituer le royaume idéal que les puissances des ténèbres l’avaient autrefois empêché de réaliser. Millénarisme ? Peut-être, mais hautement significatif. Les œuvres littéraires les plus célèbres – mais il en est de même pour toute œuvre d’art – sont celles qui s’adressent au plus profond de l’inconscient humain. Elles ne font qu’exprimer, grâce à des techniques particulières de mémorisation et sous des formes concrètes, un ressenti qui n’ose point parvenir jusqu’au seuil de la conscience logique. C’est aussi le cas des épopées, des grands récits mythologiques dont les auteurs, la plupart du temps anonymes, parfois collectifs, sont les transcripteurs de données antérieures constamment remises à jour selon les circonstances. Longtemps considérées comme des œuvres maladroites, comme des récits naïfs d’une époque révolue où régnaient le désordre et l’irrationnel, les épopées apparaissent maintenant comme de grandes créations de l’esprit, aussi bien dans leur aspect esthétique que dans leur contenu. Encore faut-il les appréhender et les connaître dans leur authenticité. Et c’est là que les difficultés commencent, en particulier pour les récits celtiques ou d’origine celtique. Car ils constituent une sorte de corpus inorganisé, un ensemble de textes d’époques et de langues différentes, une suite d’épisodes le plus souvent fragmentaires et parfois inachevés ou même contradictoires : dans ces conditions, s’arrêter à une seule œuvre ne peut permettre d’en tirer des conclusions d’ordre général. Le Graal, dans le poème français de Chrétien de Troyes, Perceval, est un objet mystérieux, un simple récipient dont l’auteur ne nous dit pas ce qu’il contient. Trente ans plus tard, l’un des continuateurs de Chrétien de Troyes en fait un calice contenant le sang du Christ et, au milieu du XIIIe siècle, la version dite « classique » ou encore « cistercienne » de la légende le présente comme l’écuelle qui servit à Jésus pendant la Cène. Quant à Wolfram von Eschenbach, auteur de la version allemande du Parzival, au début du XIIIe siècle, il nous montre le Graal comme une mystérieuse pierre tombée du ciel et sur laquelle, chaque vendredi, une colombe vient apporter une hostie. Et, dans certaines versions, le héros du Graal est Perceval (ou Parzival, ou Perlesvaux, ou Peredur), tandis que dans la version cistercienne, c’est le pur Galaad, fils de Lancelot du Lac, qui est l’heureux découvreur du vase sacré. Dans ces conditions, il n’est guère aisé de s’y reconnaître, et encore moins de prétendre que telle ou telle version est la bonne, ou du moins la plus conforme à un éventuel original qui aurait été perdu. <strong>...</strong></p>Schuré Edouard - Les grandes légendes de Franceurn:md5:48345bd2626add64c42fa7c6b488c26a2012-10-30T13:09:00+00:002017-03-07T15:14:37+00:00balderSchuré EdouardAlsaceBretagneCeltesChartreuseChristianismeConteEddaFranceMythologie <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Schure_Edouard_-_Les_Grandes_Legendes_de_France.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Schuré Edouard</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les grandes légendes de France Les légende de l'Alsace. La grande Chartreuse. Le mont Saint-Michel et son histoire. Les légendes de la Bretagne et le génie celtique</strong><br />
Année : 1894<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Schure_Edouard_-_Les_grandes_legendes_de_France.zip">Schure_Edouard_-_Les_grandes_legendes_de_France.zip</a><br />
<br />
L’âme Celtique. Si je me demande ce qu’a été pour moi ce livre, qui va des sommets des Vosges aux landes de Bretagne et jusqu’à la pointe extrême du Finistère, si j’essaye de comprendre à quelle voix intérieure, à quelle volonté latente j’ai obéi en l’écrivant, - je m’aperçois qu’un but mystérieux en a déterminé, à mon insu, les étapes successives. Ce livre a été un voyage à la découverte de l’Ame Celtique. L’Ame celtique est l’âme intérieure et profonde de la France. C’est d’elle que viennent les impulsions élémentaires comme les hautes inspirations du peuple français. Impressionnable, vibrante, impétueuse, elle court aux extrêmes et a besoin d’être dominée pour trouver son équilibre. Livrée à l’instinct, elle sera la colère, la révolte, l’anarchie ; ramenée à son essence supérieure, elle s’appellera : intuition, sympathie, humanité. Druidesse passionnée ou Voyante sublime, l’Ame celtique est dans notre histoire la glorieuse vaincue qui toujours rebondit de ses défaites, la grande Dormeuse qui toujours ressuscite de ses sommeils séculaires. Écrasée par le génie latin, opprimée par la puissance franque, criblée d’ironie par l’esprit gaulois, l’antique prophétesse n’en ressort pas moins d’âge en âge de sa forêt épaisse. Elle reparaît, jeune toujours, et couronnée de rameaux verts. Ses plus profondes léthargies annoncent ses plus éclatants réveils. Car l’âme est la partie divine, le foyer inspirateur de l’homme. Et comme les hommes, les peuples ont une âme. Qu’elle s’obscurcisse et s’éteigne, le peuple dégénère et meurt ; qu’elle s’allume et brille de toute sa lumière, et il accomplira sa mission dans le monde. Or, pour qu’un homme ou un peuple remplisse toute sa mission, il faut que son âme arrive à la plénitude de sa conscience, à l’entière possession d’elle-même. Voilà ce qui n’est pas encore advenu, mais ce qui se prépare pour l’âme celtique de la France. La Bretagne est son vieux sanctuaire, mais elle vit, elle palpite sur toute l’étendue de notre sol et dans toutes les périodes de notre histoire, depuis la guerre des Gaules jusqu’à la guerre de Cent ans, et de celle-ci à la Révolution française, et aujourd’hui elle est prête à dire au monde son secret. Elle n’a cessé de parler par les héros, les poètes et les penseurs de la France. Je l’ai cherchée ici, à sa source, dans quelques-unes de nos vieilles légendes et dans les paysages qui furent leur berceau. La Légende, rêve lucide de l’âme d’un peuple, est sa manifestation directe, sa révélation vivante. Comme une double conscience plus profonde, elle reflète l’Avenir dans le Passé. Des figures merveilleuses apparaissent dans son miroir magique et parlent de ces vérités qui sont au-dessus des temps. Si les destinées de la race germanique sont écrites dans l’Edda, la mission du génie celtique brille dans les triades des bardes, elle se personnifie dans les grandes légendes de saint Patrice, de Merlin l’Enchanteur et du mage Taliésinn. Mais souvent les fils oublieux ne se souviennent plus de leurs ancêtres. J’ai tenté de faire revivre ces premiers prophètes de notre race, qui savaient le passé et voyaient l’avenir, parce qu’ils vivaient dans l’Éternel Présent. O Ame celtique, toi qui dors au cœur de la France et qui veilles au-dessus d’elle, j’aurais voulu faire vibrer toutes les cordes de ta harpe mélodieuse, et je n’ai pu qu’en tirer quelques notes éparses. Mais, si tout livre n’est par lui-même qu’un verbe imparfait, puisses-tu, âme tendre et puissante, connaître un jour tes plus intimes profondeurs et tes plus vastes harmonies ! Alors, oubliant tes longs deuils et tes égarements, ta parole ne sera plus une lettre morte, mais une parole de vie, et tu diras - avec la voix de l’Ame - aux nations sœurs - ton verbe d’amour, de justice et de fraternité ! En adoptant pour ce livre le titre de Grandes Légendes de France, j’ai la conscience de n’avoir fait que peu de pas dans un vaste domaine. Jusqu’à présent la légende n’a été guère chez nous qu’un objet d’érudition ou de fantaisie. Son importance au point de vue de la philosophie de l’histoire et de la psychologie intime ou transcendante n’a pas encore été mise en lumière. Le romantisme avait traité les légendes comme de simples thèmes à imagination. On a compris depuis qu’elles sont la poésie même en ce qu’elle a de plus subtil, se manifestant dans un état d’âme intuitif que nous appelons inconscient, et qui ressemble parfois à une conscience supérieure. Replacer la légende en son cadre pittoresque et sur son terrain historique m’a semblé la meilleure manière d’en épanouir la fleur, d’en exprimer tout le suc et tout le parfum. Par les grandes légendes de France, je voudrais qu’on entende celles qui, dépassant l’intérêt local, ont quelque rapport avec le développement national de la France et prennent une valeur symbolique dans son histoire, parce qu’elles représentent un élément essentiel de son âme collective. Ce livre n’est donc qu’une première et humble gerbe cueillie dans une ample moisson. Noël 1894. Édouard Schuré. <strong>...</strong></p>