Histoire Ebook - Mot-clé - PoèmeRecension d'ouvrages rares et interdits2024-03-27T00:17:43+00:00Histoire Ebookurn:md5:ab01485ca667d10c10168268ea085a51DotclearBonnard Abel - Les familiersurn:md5:d8fbb1de993614b4481e58d04397b53f2023-11-02T03:07:00+00:002023-11-02T03:11:28+00:00balderBonnard AbelPoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/Bonnard_Abel_-_Les_familiers.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Bonnard Abel</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les familiers</strong><br />
Année : 1906<br />
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Le chant des coqs à l'Aurore. O soleil, nous jurons tous que tu paraîtras. <strong>...</strong></p>De La Fontaine Jean - Les Animaux malades de la pesteurn:md5:5e5f266225e2d0fc73d875a27ed5c2252020-03-24T17:25:00+00:002020-03-24T17:45:44+00:00balderDe La Fontaine JeanPoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/De_La_Fontaine_Jean_-_Les_Animaux_malades_de_la_peste.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>De La Fontaine Jean</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les Animaux malades de la peste</strong><br />
Année : 16**<br />
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Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. <strong>...</strong></p>Catulle - Libellusurn:md5:f74d0e1e0f7250d64f80b0c5f21cc5642019-09-08T18:24:00+01:002019-09-08T17:28:33+01:00balderCatullePoèmeRome <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/Catulle_-_Libellus.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Catulle</strong><br />
Ouvrage : <strong>Libellus Les poésies de Catulle</strong><br />
Année : *<br />
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Introduction. Caius Valérius Catullus naquit à Vérone en 82 avant notre ère, dans une famille noble liée à César et originaire de la Gaule Cisalpine. Catulle était donc transpadan et du sang celte coulait dans ses veines. Son cognomen est d’ailleurs tiré du mot « catu » qui signifie combat en gaulois. De plus, il est à remarquer qu’à plusieurs reprises, il a eu recours dans son oeuvre à des mots celtes latinisés. On sait qu’il fut l’ami de Cicéron qu’il n’épargna guère dans ses poèmes, mais surtout de Pollion, de l’orateur Hortensius et de Cornélius Népos, tous trois originaires de Cisalpine. Quittant sa ville natale, il se rendit à Rome pour y faire des études brillantes et y mener une vie dissipée qui dut épuiser très vite sa santé et ce, malgré ses fréquents séjours, en vue de se ressourcer, au sein de la propriété familiale de Sirmio, sur les bords du lac de Garde. C’est dans cette villa, que l’on a retrouvé en 1963 une fresque plutôt bien conservée représentant un jeune homme tenant un volumen : de l’avis des spécialistes, il s’agirait de Catulle lui-même. Le portrait aurait été pieusement entretenu par plusieurs générations de la famille du poète si l’on en croit les multiples retouches que l’on y a décelées. Ainsi, contrairement à tant d’autres auteurs anciens, nous pouvons donner un visage à notre poète. Vers 62, Catulle, qui a vingt ans, rencontre Lesbie qui sera l’unique et grand amour de sa vie. Cette passion très vive contribuera à imprégner pour la première fois la littérature latine d’un lyrisme tendre et sincère. Ce nom de Lesbie est un pseudonyme poétique, on le devine, et qui plus est, très flatteur à l’égard de l’intéressée car on pense immanquablement à Sappho de Lesbos. Le poème 51, un des plus anciens de ceux qui louent Lesbie, est d’ailleurs imité de l’Ode à une aimée écrite par la poétesse grecque et que nous avons conservée. La version de Catulle constitue le plus ancien exemple latin d’un poème en strophes saphiques. <strong>...</strong></p>Anacreon - Odesurn:md5:6250239b5ac235f7a26447b7633faf6c2019-02-06T20:40:00+00:002019-02-06T20:44:37+00:00balderAnacreonGrècePoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/Anacreon_-_Odes.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Anacreon</strong><br />
Ouvrage : <strong>Odes</strong><br />
Année : *<br />
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ODE I. Sur sa lyre. Je dirais volontiers les Atréides, volontiers je chanterais Kadmos ; mais les cordes de ma lyre ne sonnent quʼErôs. Récemment, ayant changé lʼécaille de tortue et toutes ses fibres, je chantais les travaux de Hèraklès ; mais elle ne sonna quʼErôs. Adieu donc, ô héros, pour jamais, car les cordes de ma lyre ne sonnent quʼErôs. <strong>...</strong></p>El Bousiri - La Bordahurn:md5:e99358656690a63df1a4e0f737b5aaf82019-01-27T16:44:00+00:002019-01-27T16:48:48+00:00balderEl BousiriEgypteIslamMahometPoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/El_Bousiri_-_La_Bordah.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>El Bousiri (Abū 'Abdallāh Muhammad ibn Sa'īd ul-Būsīrī Ash Shadhili)</strong><br />
Ouvrage : <strong>La Bordah Poème en l’honneur de Mohammed traduit et commenté par René Basset</strong><br />
Année : 12**<br />
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Introduction. Un des poèmes religieux les plus répandus, —!peut-être même celui qui l’est le plus!— chez les Musulmans de l’Occident comme chez ceux de l’Orient, est la Qasidah, désignée généralement sous le nom de Bordah (le manteau), et composée par Cheref eddin Mohammed ben Sa‘ïd, ben Hammâd, ben Mohsin, ben Sanhâdj, ben Hilâl es Sanhâdji, d’origine berbère comme le montre son surnom ethnique1. Il naquit à Abousir du Saïd, d’après Mohammed ben Abou Bekr!; aux environs de Dilâs, d’après Es Soyouti2, le 1er de chaouâl 608 (7 mars 12I2) et reçut les surnoms d’Ed Dilâsi et d’El Bousiri, quelquefois réunis sous le nom d’Ed Dilasiri. On explique aussi ce double surnom par le fait qu’un de ses parents était d’Abousir et l’autre de Dilâs. <strong>...</strong></p>Sappho - Paroles ailéesurn:md5:25f8b45ec31300b5c172b0887a33fe842018-05-05T15:36:00+01:002018-05-05T14:39:38+01:00balderSapphoGrècePoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/Sappho_-_Paroles_ailees.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Sappho</strong><br />
Ouvrage : <strong>Paroles ailées</strong><br />
Année : *<br />
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Introduction. UNE OEUVRE FRAGMENTAIRE. Sappho est la plus éminente des neuf poétesses grecques dont la tradition nous a gardé la trace. Ses vers rayonnants de grâce, de naturel, mais aussi de détresse ont émerveillé les Grecs jusquʼà la fin de lʼAntiquité. Strabon la considérait comme une pure « merveille » et des épigrammes de lʼAnthologie grecque lʼappellent flatteusement la « dixième Muse ». Aujourdʼhui encore, ses poèmes parviennent à toucher profondément le public malgré lʼétat désastreux dans lequel ils nous ont été transmis. Pourtant jusquʼau VIIe après J.-C., lʼintégralité de ses vers avait été sauvegardée. Mais le triomphe du christianisme aurait largement contribué à la destruction de cette oeuvre jugée par trop immorale. De fait, il ne nous reste de Sappho (à laquelle les Anciens attribuaient neuf livres de poèmes) que quelques fragments. Le seul poème qui nous soit parvenu en sa totalité est lʼHymne à Aphrodite que le pseudo Longin a eu la bonne idée de recopier dans son Traité du Sublime et dont un papyrus nous a confirmé récemment lʼauthenticité. Pendant longtemps, les érudits nʼont eu à leur disposition pour connaître lʼoeuvre de la Lesbienne que cet hymne et un fragment recueilli par le rhéteur Denys dʼHalicarnasse auquel on avait donné le titre A une aimée. Il a fallu attendre le travail des philologues allemands du XIXe siècle pour dresser une liste sérieuse des fragments de Sappho à partir des citations des grammairiens antiques ou des recueils de morceaux choisis opérés par les lexicographes byzantins au moyen âge. <strong>...</strong></p>Gautier Théophile - Les vendeurs du templeurn:md5:58246be01d1491ed10c3ce9b997b232c2017-06-01T12:30:00+01:002018-04-15T08:18:10+01:00balderGautier ThéophileHébraïsmePoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img4/Gautier_Theophile_-_Les_vendeurs_du_temple.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Gautier Théophile</strong><br />
Ouvrage : <strong>Les vendeurs du temple</strong><br />
Année : *<br />
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I. Il est par les faubourgs un ramas de maisons Dont les murs verts ont l’air de suer des poisons, Et dont les pieds baignés d’eau croupie et de boue Passent en puanteur l’odeur de la gadoue. Rien n’est plus triste à voir, dans ce vilain Paris, Entre le ciel tout jaune et le pavé tout gris, Que ne sont ces maisons laides et rechignées. Les carreaux y sont faits de toiles d’araignées ; Le toit pleure toujours comme un oeil chassieux ; Les murs, bâtis d’hier, semblent déjà tout vieux : Pas un seul pan d’aplomb, pas une pierre égale, Ils sont tout bourgeonnés, pleins de lèpre et de gale, Pareils à des vieillards de débauche pourris, Ruines sans grandeur et dignes de mépris. Un bâton, comme un bras que la maigreur décharne, Un lange sale au poing, sort de chaque lucarne. Ce ne sont sur le bord des fenêtres que pots, Matelas à sécher, guenilles et drapeaux, Si que chaque maison, dépassant ses murailles, À l’air d’un ventre ouvert dont coulent les entrailles. Des hommes vivent là, dans leur fange abrutis ; Leurs femmes mettent bas et leur font des petits Qui grouillent aussitôt sous les pieds de leurs pères, Comme sous un fumier grouille un noeud de vipères. Dans la plus noire ordure, au milieu des ruisseaux, On les voit barboter, pareils à des pourceaux ; On les voit scrofuleux, noués et culs-de-jattes, Comme un crapaud blessé qui saute sur trois pattes, Descendre en trébuchant quelque raide escalier Ou suivre tout en pleurs un coin de tablier. D’autres, en vagissant, d’une bouche flétrie, Sucent une mamelle épuisée et tarie, Et les mères s’en vont chantant d’une aigre voix Un ignoble refrain en ignoble patois. Quant aux hommes, ils sont partis à la maraude : À peine verrez-vous quelque fiévreux qui rôde, Le corps entortillé dans un pâle lambeau, Plus jaune et plus osseux qu’un mort sous le tombeau. Aucun soleil jamais ne dore ces fronts haves, Nul rayon ne descend en ces affreuses caves, Et n’y jette à travers la noire humidité Un blond fil de lumière aux chauds jours de l’été. Une odeur de prison et de maladrerie, Je ne sais quel parfum de vieille juiverie Vous écoeure en entrant et vous saisit au nez. Des vivants comme nous sont pourtant condamnés À respirer cet air aux miasmes méphitiques, Ainsi qu’en exhalaient les Avernes antiques ; Les belles fleurs de mai ne s’ouvrent pas pour eux, C’est pour d’autres qu’en juin les cieux se font plus bleus ; Ils sont déshérités de toute la nature, Pour apanage ils n’ont que fange et pourriture. Ces hommes, n’est-ce pas, ont le sort bien mauvais ? Tout malheureux qu’ils sont, moi pourtant je les hais, Et si j’ai fait jaillir de ma sombre palette, Avec ses tons boueux, cette ébauche incomplète, Certes ce n’était pas dans le dessein pieux De sécher votre bourse et de mouiller vos yeux. Dieu merci ! je n’ai pas tant de philanthropie, Et je dis anathème à cette race impie. II. Entrez dans leurs taudis. Parmi tous ces haillons, Vous verrez s’allumer de flamboyants rayons. Moins l’aile et le bec d’aigle, ils sont en tout semblables Aux avares griffons dont nous parlent les fables, Et veillent accroupis, sans cligner leurs yeux verts, Sur de gros monceaux d’or de fumier recouverts. Pour y chercher de l’or ils vous fendraient le ventre ; Pour l’or ils perceraient la terre jusqu’au centre ; Ils iraient dans le ciel, de leurs marteaux hardis, Arracher vos clous d’or, portes du paradis, Et pour les faire fondre en vos cavernes noires, Anges et chérubins ils vous prendraient vos gloires. Non que l’or soit pour eux, ce qu’il serait pour nous, Un moyen d’imposer ses volontés à tous, Et de faire fleurir sa libre fantaisie Comme un lotus qui s’ouvre au chaud pays d’Asie. L’or, ce n’est pas pour eux des châteaux au soleil, Un voyage lointain sous un ciel plus vermeil, Un sérail à choisir, de belles courtisanes Baignant de noirs cheveux leurs tempes diaphanes ; Des coureurs de pur sang, une meute de chiens, Une collection de grands maîtres anciens, L’impérial tokay côte à côte en sa cave, Avec les pleurs de Christ sur leur natale lave. L’or, ce n’est pas pour eux la clef de l’idéal, L’anneau de Salomon, le talisman fatal, Qui, forçant à venir les démons et les anges, Fait les réalités de nos rêves étranges. Ils aiment l’or pour l’or : c’est là leur passion ; Le seul bonheur pour eux c’est la possession ; Comme un vieil impuissant aime une jeune fille, Quoiqu’ils n’en fassent rien, ils aiment l’or qui brille, Et voudraient sous leurs dents, pour grossir leur trésor, Pouvoir, comme Midas, changer le pain en or. Les choses de ce monde et les choses divines, Les plus grands souvenirs, les plus saintes ruines, Ils ne respectent rien et vont détruisant tout. Ils jettent sans pitié dans le creuset qui bout, Avec leurs cercueils peints et dorés, les momies Des générations dans le temps endormies. Ils brûlent le passé pour avoir ce peu d’or Qu’aux plis de son manteau les ans laissaient encor. Chandeliers de l’autel, vases du sacrifice, Ouvrages merveilleux pleins d’art et de caprice, Cadres et bas-reliefs aux fantasques dessins, L’ange du tabernacle et les châsses des saints, Les beaux lambris d’église et les stalles sculptées Gisent au fond des cours à pleines charretées. Pour cuire leur pâture ils n’ont pas d’autre bois Que des débris d’autel et des morceaux de croix ; C’est un bûcher doré qui chauffe leur cuisine, Cependant qu’accroupie au coin du feu, Lésine, Les yeux caves, le teint plus pâle qu’un citron, Tourne un maigre brouet au fond d’un grand chaudron. L’épine de son dos est collée à son ventre, Son épaule est convexe, et sa poitrine rentre ; Elle a des sourcils gris mêlés de longs poils blancs ; Comme un bissac de pauvre, à chacun de ses flancs Sa mamelle s’allonge et passe la ceinture ; On peut compter les fils de sa robe de bure, Et, quoiqu’elle soit riche à payer vingt palais, Ses manches laissent voir ses coudes violets ; Elle claque du bec comme fait la cigogne ; Et quand elle remue et vaque à sa besogne, On entend ses os secs à chaque mouvement, Comme un gond mal graissé, rendre un sourd grincement. III. Ah ! race de corbeaux, ignoble bande noire, Hyènes du passé, vrais chakals de l’histoire, C’est vous qui disputez dans les tombeaux ouverts, Pour prendre leur linceul, les trépassés aux vers, Et qui ne laissez pas debout une colonne Sur la fosse d’un siècle où pendre sa couronne. Par la vie et la mort, par l’enfer et le ciel, Par tout ce que mon coeur peut contenir de fiel, Soyez maudits ! Jamais déluge de Barbares, Ni Huns, ni Visigoths, ni Russes, ni Tartares, Non, Genseric jamais, non, jamais Attila, N’ont fait autant de mal que vous en faites là. Quand ils eurent tué la ville aux sept collines, Ils laissèrent au corps son linceul de ruines. Ils détruisaient, car telle était leur mission, Mais ne spéculaient pas sur leur destruction. C’est vous qui perdez l’art et par qui les statues Près de leurs piédestaux moisissent abattues ! Destructeurs endiablés, c’est vous dont le marteau Laisse une cicatrice au front de tout château ; C’est vous qui décoiffez toutes nos métropoles, Et, comme on prend un casque, enlevez leurs coupoles ; Vous qui déshabillez les saintes et les saints, Qui, pour avoir le plomb, cassez les vitreaux peints Et rompez les clochers, comme une jeune fille Entre ses doigts distraits rompt une frêle aiguille ; C’est à cause de vous que l’on dit des Français : Ils brisent leur passé ; c’est un peuple mauvais. Encor, si vous étiez la vieille bande noire ! Mais vous êtes venus bien après la victoire. Vous becquetez le corps que d’autres ont tué ; Vous avez attendu que sa chair ait pué, Avant que de tomber sur le géant à terre, Vautours du lendemain ! Dans le champ solitaire, Par une nuit sans lune, où le firmament noir N’avait pas un seul oeil entr’ouvert pour vous voir, Vous avez abattu votre vol circulaire Et porté tout joyeux la charogne à votre aire. Les bons et braves chiens, lors que le cerf est mort, S’en vont. Toute la meute arrive alors, et mord, Mêlant ses vils abois à la trompe de cuivre, Le noble cerf dix cors, qu’à peine elle osait suivre ; Et les bassets trapus, arrivés les derniers, Ont de plus gros morceaux que n’en ont les premiers. Vous êtes les bassets : Vous mangez la curée Par les chiens courageux aux lâches préparée. Quand les guerriers ont fait, les goujats vont au corps Et dérobent l’argent dans les poches des morts. Ô fille de Satan, ô toi, la vieille bande, Comme ta mission, tu fus horrible et grande. Je ne sais quelle rude et sombre majesté Drape sinistrement ta monstruosité ; Une fauve auréole autour de toi rayonne, Et ton bonnet sanglant luit comme une couronne ; Des nerfs herculéens se tordent à tes bras ; L’airain, comme un gravier, se creuse sous tes pas ; Sur le marbre, en courant, tu laisses des empreintes, Et le monde ébranlé craque dans tes étreintes. C’est toi qui commença ce périlleux duel Du peuple avec le roi, de la terre et du ciel ; Et quand tu secouais, de tes mains insensées, Les croix sur les clochers, si près de Dieu dressées, On croyait que le Christ, par les pieds et le flanc, En signe de douleur allait pleurer le sang ; On croyait voir s’ouvrir la bouche de sa plaie Et reluire à son front une auréole vraie, Et l’on fut bien surpris que ton bras et ton poing Après l’avoir frappé, ne se séchassent point. Tout le monde attendait un grand coup de tonnerre, Comme au saint vendredi quand l’on baise la terre ; On ignorait comment Dieu prendrait tout cela, Et quel foudre il gardait à ces insultes-là. Nulle voix ne sortit du fond du tabernacle, Le ciel pour se venger ne fit aucun miracle, Et comme dans les bois fait un essaim d’oiseaux, Les anges effarés quittèrent leurs arceaux. Mais tu ne savais pas si dans les nefs désertes Tu n’allais pas trouver, avec leurs plumes vertes, Leur oeil de diamant et leurs lances de feu, À cheval sur l’éclair, les milices de Dieu. La première et sans peur tu mis la main sur l’arche, Et tes enfants perdus allèrent droit leur marche, Sans savoir si le sol tout d’un coup sur leurs pas En entonnoir d’enfer ne se creuserait pas. Tu fus la poésie et l’idéal du crime ; Tu détrônais Jésus de son gibet sublime, Comme Louis Capet de son fauteuil de roi ; La vieille monarchie avec la vieille foi Râlait entre tes bras, toute bleue et livide, Comme autrefois Antée aux bras du grand Alcide. Et le Christ et le roi, sous tes puissants efforts, Du trône et de l’autel tous deux sont tombés morts. Au seul bruit de tes pas les noires basiliques Tremblottaient de frayeur sous leurs chapes gothiques, Leurs genoux de granit sous elles se ployaient ; Les tarasques sifflaient, les guivres aboyaient, Le dragon se tordant au bout de la gouttière Tâchait de dégager ses ailerons de pierre ; Les anges et les saints pleuraient dans les vitreaux ; Les morts, se retournant au fond de leurs tombeaux, Demandaient : « Qu’est-ce donc ? » à leurs voisins plus blêmes, Et les cloches des tours se brisaient d’elles-mêmes. Quand tu manquais de rois à jeter à tes chiens, Tu forçais Saint-Denis à te rendre les siens ; Tu descendais sans peur sous les funèbres porches : Les spectres, éblouis aux lueurs de tes torches, Fuyaient échevelés en poussant des clameurs ; Troublés dans leur sommeil, tous ces pâles dormeurs, Rêvant d’éternité, pensaient l’heure venue Où le Christ doit juger les hommes sur sa nue ; Et quand tu soulevais de ton doigt curieux Leur paupière embaumée, afin de voir leurs yeux, Certes, ils pouvaient croire, à ton rire sauvage, À l’air fauve et cruel de ton hideux visage, Qu’ils étaient bien damnés, et qu’un diable d’enfer Venait les emporter dans ses griffes de fer ; L’épouvante crispait leur bouche violette ; Ils joignaient, pour prier, leurs deux mains de squelette, Mais tu les retuais sans plus sentir d’effroi Que pour guillotiner un véritable roi. Tes rêves n’étaient pas hantés de noirs fantômes, Toutes les sommités, têtes de rois et dômes, Devaient fatalement tomber sous ton marteau, Et tu n’avais pas plus de remords qu’un couteau ; Tu n’étais que le bras de la nouvelle idée, Et le sang, comme l’eau, sur ta robe inondée Coulait et te faisait une pourpre à ton tour. Ô tueuse de rois, souveraine d’un jour ! Tes forfaits étaient noirs et grands comme l’abîme, Mais tu gardais au moins la majesté du crime, Mais tu ne grattais pas la dorure des croix, Et, si tu profanais les cadavres des rois, C’était pour te venger, et non pas pour leur prendre Les anneaux de leurs doigts ni pour les aller vendre ! <strong>...</strong></p>Lamilot Roger - La fille de la France juiveurn:md5:57cf7fd2a1c2111f0d6654cb305b340f2016-11-19T10:25:00+00:002016-11-19T16:45:29+00:00balderLamilot RogerChristianismePoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Lamilot_Roger_-_La_fille_de_la_France_juive.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Lamilot Roger</strong><br />
Ouvrage : <strong>La fille de la France juive ou l'école sans dieu Poème populaire</strong><br />
Année : 1887<br />
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Précédé d'une belle lettre de critique d'Edouard Drumont l'illustre auteur de la "France juive" Et suivi d'annotations intéressantes, où figure un parallèle saisissant du Frère avec l'instituteur laïque, de l'école chrétienne avec l'école athée. <strong>...</strong></p>Pictet Adolphe - Triades des Bardes de l'ile de Bretagneurn:md5:d52702b021faba52da75603356bb6e942016-10-07T01:48:00+01:002016-10-07T00:52:47+01:00balderPictet AdolpheBretagneCeltesPoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Pictet_Adolphe_-_Triades_des_Bardes_de_l_ile_de_Bretagne.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Pictet Adolphe</strong><br />
Ouvrage : <strong>Triades des Bardes de l'ile de Bretagne Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain</strong><br />
Année : *<br />
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Première Triade. Trois unités primordiales, et davantage que chacune d’elle ne saurait exister : un Dieu, une vérité et un point de liberté où les contraires s’équilibrent. Deuxième Triade. Trois choses procèdent des trois unités primordiales : toute vie, tout bien et toute énergie. Troisième Triade. En trois réalités consiste Dieu : l’excellence de la vie, l’excellence de la conscience, l’excellence de l’énergie ; et il ne saurait exister une unité qui soit plus éminente dans chaque domaine. Triade IIII. Trois réalités que Dieu ne peut pas ne pas être : ce qui doit constituer le bien parfait, ce qui doit vouloir le bien parfait, ce qui doit accomplir le bien parfait. Triade V. Trois témoignages de Dieu à l’égard de ce qu’il a fait et fera : énergie infinie, conscience infinie et amour infini ; grâce à eux, il n’est rien qui ne puisse être accompli, connu et amené à l’existence. Triade VI. Trois finalités ultimes pour le principe divin dans l’animation de toutes choses : réduire le mal, fortifier le bien et manifester les différences afin que ce qui doit être soit distingué de ce qui ne doit pas être. <strong>...</strong></p>Taliésin - Le combat des arbresurn:md5:0014d1ce4e66eb2fb9d0fe6e18e2e9912016-10-01T01:33:00+01:002017-11-11T15:40:55+00:00balderTaliésinCeltesPoème <p><img src="https://histoireebook.com/public/img3/Taliesin_-_Le_combat_des_arbres.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Taliésin</strong><br />
Ouvrage : <strong>Odes suivi de Kat Godeu (Le combat des arbres)</strong><br />
Année : *<br />
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Satire (composée pour) Kynan Garwyn fils de Brochfael (BT 45). (C’est à) Kynan, un bouclier dans le combat, Que je dois de n’avoir pas usé de mes dons Et de mes chants pour une vaine gloire. Il a comblé de biens ma maison : Cent coursiers dressés Aux harnais d’argent, Cent pièces de drap pourpres D’une égale longueur, Cent colliers de poitrine Et cinquante broches (de manteau), Une épée meilleure qu’aucune autre, La garde scintillante de pierres. Kynan en avait cent. À l’évidence les envieux (jalousaient) La lignée de Cadell, Sa puissance immuable. Ils attaquèrent sur la Gwy, Les guerriers aux lances innombrables. 10 Les hommes du Gwent tombèrent. Les épées enfoncées dans le coeur. Grande et juste, la Bataille, à Môn, tournoya, Elle tournoya - ô digne de louanges ! - Au-dessus de ceux qui étaient venus là, Traversant la Menaï, confiants En leurs coursiers rapides. <strong>...</strong></p>