Margiotta Domenico - Le palladisme Culte de Satan-Lucifer


Auteur : Margiotta Domenico
Ouvrage : Le palladisme Culte de Satan-Lucifer dans les triangles maçonniques
Année : 1895

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INTRODUCTION. Les lecteurs qui ont parcouru la partie doctrinale de notre livre « Adriano Lemmi » ont pu se convaincre qu’une ligne profonde de démarcation était creusée entre les palladistes ou lucifériens de l’Obédience de Charleston et les satanistes qui se sont rangés sous la houlette du voleur Lemmi qui réside à Rome. Les Palladistes américains honorent en Lucifer celui qu’ils regardent comme le Dieu bon, le bon par excellence. On comprend que ce culte comporte une certaine bonne foi. C’est avec bonne foi, croyons-nous, que Miss Diana Vaughan pratique le culte palladique dont elle a cru trouver des vestiges chez les Vaudois des vallées du Piémont. Chez les Satanistes ]emmistes, la bonne foi n’est pas possible : ceux-là savent qu’ils rendent un culte en la personne de Satan au principe mauvais, à l’ennemi personnel de Dieu, à l’adversaire de Jésus-Christ. A quel degré de perversité faut-il en être arrivé pour honorer un être mauvais, quand on le sait mauvais ? C’est un cas de psychologie que nous ne nous chargeons pas d’approfondir. Nous constaterons les résultats et nous soumettons au lecteur les pièces à l’appui, telle que l’Hymne à Satan et plusieurs autres. En terre catholique, la malice des Satanistes est plus grande qu’en terre protestante : il y a un abus de grâces plus grandes. La haine du Christ atteint des proportions plus aiguës, parce qu’en terre catholique, la doctrine de Jésus-Christ arrive à son épanouissement complet et produit des conséquences qui contrecarrent et tendent à détruire complètement le règne et l’influence de Satan. Errare humanum est, perseverare diabolicum, dit le vieil adage. Une question s’impose. Comment dans les arrière-loges satanistes italiennes l’évocation de Satan, par simple déduction logique, n’amène-t-elle pas à l’affirmation de l’existence de Dieu et de la religion chrétienne tout entière ? L’existence du démon n’a-telle pas pour corollaire immédiat la preuve formelle de tout le système surnaturel, et le sataniste, qui a vu Satan, ne devrait-il pas tomber, pieds et poings liés, au pied de l’autel de Jésus ? Ah ! c’est qu’en religion, comme en bien d’autres choses, l’homme ne se laisse souvent pas guider par la raison et même par l’évidence, mais par ses intérêts et ses passions. On pourrait donner du phénomène qui nous occupe une explication plus profonde en apparence, mais il est difficile d’en trouver une plus vraie. La première question que ces détails soulèveront, en France surtout, est celle-ci : tous ces détails et ces noms propres sont-ils bien authentiques ? Nos moeurs sont tellement saturées de rationalisme et de naturalisme que notre premier mouvement est de nier tout surnaturel, quel qu’il soit. A ceux-là, nous n’aurons rien à dire : ils verraient messire Satan en personne, qu’ils ne se rendraient pas encore. Ils descendent en ligne directe de ces juifs qui prétendaient que c’était par Baalzeboub, chef des démons, que Jésus-Christ chassait les démons. Le triomphe de Lucifer est encore plus complet ; puisque, nous l’avons déjà dit, le plus grand bonheur de Lucifer est de se faire nier, à condition que cette négation entraînera, du même coup, celle de tout surnaturel divin. C’est pour cela que la Franc-Maçonnerie française, bourgeoise, voltairienne, libre penseuse, vulgaire et terre-àterre, fait admirablement les affaires de Satan. Cette maçonnerie épicière, qui ricane des mystères de la religion, qui dépense dans les cafés et les estaminets, beaucoup d’esprit au gros sel sur le Diable et ses cornes n’est pas faite pour déplaire à Satan. Nous n’examinons pas pour le moment, ce que les négations intéressées de l’existence du démon peuvent recouvrir d’hypocrisie. Tel épicier parisien peut bien, derrière son comptoir, lancer tous les lazzis d’usage sur les pieds fourchus du diable et avoir été admis à quelques cérémonies palladiques dans lesquelles Satan s’est manifesté. Est-ce qu’au XVIII° siècle, les gentilshommes voltairiens ne trouvaient pas de bon goût de nier tout surnaturel et d’assister, le soir, à quelques séances où Mesmer et Cagliostro évoquaient le Malin ? La nature humaine est ainsi faite et bien fou serait celui qui voudrait absolument y trouver de la logique et de l’unité. Nous ne pouvons ici produire l’acte de naissance de chacune des soeurs palladiques et la preuve de leur initiation luciférienne, qu’il s’agisse de n’importe quelle soeur. Il est certain que lorsque les Palladistes sortent de leurs réunions, qu’elles reviennent d’assister, par exemple, à la messe noire, elles n’ont rien qui les signale à l’attention du public. Elles circulent par les rues, vont, viennent, comme de simples mortelles, prennent les tramways, les omnibus, les chemins de fer. Tout au plus quelque microscopique bijou palladique pourra-t-il les faire reconnaître à l’oeil exercé de l’initié. On a souvent dit que le visage est le miroir de l’âme : mais il est un genre de perversité qui ne se reflète pas sur la figure. Le plus habile physionomiste ne pourrait ordinairement pressentir à l’inspection d’un visage de femme qu’il a affaire à une palladiste. La malheureuse ne porte pas marqué sur le front, d’une manière visible, le signe de la bête. C’est dans l’âme que gît l’esprit d’orgueil et de révolte. Il est facile de voir que dans les rapports de la Maçonnerie avec Satan, il faut faire deux parts : la part du fumisme, si l’on peut parler ainsi, et la part des rapports véritables avec l’esprit du mal. Quand nous racontons la consultation qu’a donnée le F... Pessina, à un amoureux transi pour arriver à la possession de ce que le fameux Topffer appelait jadis l’objet aimé, c’est le fumisme qui est en question. Pessina arrive à sa fin qui est de soulager le porte-monnaie de son naïf consultant, du métal qu’il peut bien contenir. Mais, à côté de cette nécromancie fantaisiste que nous donnons pour ce qu’elle vaut et à titre de curiosité et même de document (car il n’est pas indifférent de démontrer que la Franc-Maçonnerie se compose surtout de voleurs qui, depuis Lemmi jusqu’au dernier F... couvreur, opère sur une grande échelle), à côté, dis-je, de cette nécromancie, de cette magie pour rire, il y a la magie sérieuse, il y a la magie qui est en possession de véritables moyens et procédés d’évoquer Maître Satan et le forcer à comparoir au sein des arrière-loges. Pendant trop longtemps on s’est habitué à reléguer les apparitions de Satan dans le domaine de la légende. Satan paraît ; l’homme lui vend son âme et Satan s’engage à construire une église, un pont, un château féodal. Le XVIII° siècle, qui nous a imbus et pénétrés de ses doctrines rationalistes, nous a habitués à nier en masse et à priori toutes les manifestations diaboliques. Cette fois, la vérité ressemble à la vertu ! elle est au milieu. Il ne faut pas admettre sans discussion, sans critique, toutes les manifestations sataniques : il ne faut pas, non plus, les rejeter en masse. Ici, comme ailleurs, la théorie du bloc est plus que contestable. Le rationalisme du XVIII° siècle nous a donc fait sous ce rapport un mal incalculable : il a faussé, il a vicié toutes nos idées. Le fameux Fontenelle, dans son livre des Oracles, avait vulgarisé l’idée que le paganisme tout entier était fondé sur le charlatanisme et sur l’imposture. D’après lui, les oracles n’étaient que mensonge. Combien plus simple, plus féconde et plus plausible est la théorie qui met les oracles et les pythonisses sous l’inspiration directe de Satan. A cette lumière, toute l’antiquité s’éclaire : les oracles, les mystères d’Eléusis, les sacrifices, tout s’explique. Le démon régnait sur le monde païen, comme il règne, à l’heure qu’il est, sur les régions assises à l’ombre de la mort que le christianisme n’a pas encore visitées et illuminées, comme il règne en Afrique et dans l’Extrême-Orient. Le XVIII° siècle a donc entièrement faussé la philosophie de l’histoire, et le XIX° siècle l’a malheureusement trop bien suivi sur ce terrain, en niant comme lui le surnaturel divin et le surnaturel diabolique. Et le XVIII° siècle niait le surnaturel diabolique au moment où Cagliostro et Mesmer, au moment où l’illuminé St Martin fondaient et codifiaient le culte de Lucifer, le culte de Satan. Et le XIX° siècle choisissait surtout pour insister sur sa négation, le moment où le spiritisme allait s’épanouir et faire tourner tant de têtes. Grande confirmation d’une vérité du monde-surnaturel, c’est que Satan ou Lucifer est surtout désireux de se faire nier. Car nier Satan, c’est nier la tentation de nos premiers parents : c’est nier toute l’économe de la révélation messianique et chrétienne. Et ce que Satan désire avant tout, c’est l’anéantissement du plan divin, c’est l’écroulement tout entier du christianisme, dût-il périr et s’ensevelir lui-même sous les ruines qu’il aura faites. La guerre entre les Palladistes américains et les Satanistes de Rome nous a ouvert les yeux. Lucifer a fait surgir Diana Vaughan pour combattre Lemmi, qui, pour la Maçonnerie Luciférienne, représente la lutea periclitatio (l’épreuve boueuse), dans le seul but de propager la doctrine Luciférienne ; car Lucifer veut changer d’attitude, il ne veut plus être nié ; mais il veut se faire connaître et se faire adorer comme Dieu ! Lucifer parle, aujourd’hui, par la bouche de miss Diana Vaughan, qui se dit la fiancée du démon Asmodée. Donc la pauvre miss n’est pas folle ; et moi, qui la connais depuis longtemps, je puis le certifier. Miss Vaughan n’est pas folle ; elle est tout simplement possédée par Lucifer ; et qu’elle parle ou qu’elle écrive, c’est toujours Lucifer et Asmodée qui parlent par sa bouche et écrivent par sa plume. D.MARGIOTTA. Grenoble, mai I895. ...

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