Bosche Marc - Cerises & thé vert au Lac de Mystériade


Auteur : Bosche Marc
Ouvrage : Cerises & thé vert au Lac de Mystériade Œuvre de jeunesse en prose rythmée
Année : 1988

Lien de téléchargement : Bosche_Marc_-_Cerises_et_the_vert_au_Lac_de_Mysteriade.zip

Pourquoi s’empresser de mettre par écrit ce recueil de prose poétique plein des étourderies, des balourdises, et des maladresses d’un écrivain en herbe. Raymond Radiguet l’a écrit : certains êtres ont l’impression de n’avoir que quelques années ; pris par le temps, ils mettent les bouchées doubles. Les imperfections seront à l’image de la plume impatiente. Ce livre n’est pas parfait, le lecteur le verra de suite. Il est grandiloquent, plein de redondances stylistiques. Ce sont des cahiers. Vierges, première pression. On y lit les « vanités » d’un être qui se veut si grand qu’il gratte le ciel. Et dont le butoir est l’espoir et la crainte se nourrissant l’un l’autre. Alors pourquoi publier ? D’abord parce ce que ça me donne de la joie. Ensuite parce que c’est un témoignage d’aujourd’hui, et celui d’une métamorphose à laquelle beaucoup d’entre nous ne souhaitent pas encore être invités. C’est bon d’appeler ainsi à la trompette. C’est l’enfance, à laquelle je me suis éternellement attardé, qui permet de faire le pont entre l’antique et le neuf. Vous verrez aussi les voiles d’un être bien ordinaire à la fin de ce deuxième millénaire : l’attachement, la peur, la violence, la rébellion sans issue, l’expérience de la liberté... Et la modestie ? Je n’ai pas le temps ! C’est à cette minéralogie d’une époque que le lecteur est convié : un peu de charbon, un peu d’or, quelques gemmes de vive couleur, et un peu de fer, d’étain, là une trace d’ambre, ici un fossile de coquillage. C’est tout cela que contient le silence de ces pages. Ne lisez pas tout à la fois ! Quelle indigestion ! Un peu par ci, un peu par là. Ça se papillonne. C’est mon ego, il est cassé là, sur cet autel de papier, et je l’offre, car peut-être, il n’est plus besoin de tant de passion. De tant de moi, moi, moi. Juste de l’écoute. Ce livre est venu juste avant l’époque de l’écoute. Il est encore plein des échos de l’ego. Une porte s’est-elle ouverte ? Le lecteur en jugera. J’ai écrit chaque texte dans des conditions particulières. Le lieu donnait l’énergie d’ouverture. Une tasse de thé, la présence d’eaux thermales, des Himalaya ou de la mer, en étaient les catalyseurs. Cette expérience est très étonnante pour moi, même aujourd’hui. Et lorsque l’inspiration arrivait, il fallait vite tout écrire avant qu’elle ne s’en aille. Tout mon être en était vivifié, comme par un supplément. J’ai reçu ces textes sans savoir, une ligne avant, ce que contiendrait la ligne suivante. Comme s’ils déferlaient sans bruit de quelque part, comme des trombes de silence. Ainsi ce livre est-il nostalgie d’un âge d’or, pur et limpide, où l’humain vibrait avec l’esprit, et promesse d’un âge à venir qui espère que cette lumière se déploiera de nouveau. Si ce redéploiement doit arriver, ce sera désormais par l’individu, au plus intime de son être conscient. C’est par cet aspect individualisé que c’est neuf. Je suis l’un de ces fils, héritier et dépositaire à la fois, comme toi, lecteur, de cette belle promesse. Tant de vent dans mon cœur et de vague à mon âme... Tant d’espoir et des mots qui le disent, tant de cri, de rire... Aujourd’hui les cultures, les arts, les religions et la modernité, tels qu’ils sont compris et tels qu’ils ont évolué, semblent un peu finissants. Leur potentiel d’évolution s‘est sans doute quasiment épuisé. Ainsi, près d’ici, Paris, cité touristique, s’affirme comme la capitale littéraire de l’autofiction, à défaut de révéler la cité des lumières. Sa littérature romanesque officielle est aussi ville morte. Meubles vermoulus qui finiront, un jour ou l’autre, au feu. Le livre, ainsi que la ville, sont à réinventer comme une source d’énergie, une bénédiction. Soyons patients. Mais il n’y a pas qu’ici. Il est aujourd’hui partout difficile d’innover, d’aller plus loin que les programmes établis, que les vues habituelles, que les notables quinquagénaires attachés à leurs privilèges. Les blocages actuels du monde annoncent la décadence, sinon la fin, des autorités extérieures qui décidaient pour nous le bien et l’ordre. Les églises sont des souvenirs ; les états, des ombres, ou plutôt des machines, vidées de substance. En général les institutions en viennent au dessèchement. Qu’est-ce qui est en train de naître ? Serait-ce l’aube du “je suis”? Ce mouvement intime de l’être, de chaque être, est possibilité de communion avec le “je ” de chacun, étant de la même nature. L’humanité n‘arrive-t-elle pas ainsi à l’âge d’homme : celui de la conscience de sa responsabilité individuelle ? C’est une naissance ! C’est aussi, d’un autre point de vue, le tout début de la maturité du peuple de la terre qui a, au fond de lui, de moins en moins besoin que l’autorité morale du juge, du soldat, de l’esthète, et du prêtre se substitue(nt) à la sienne. Le “je suis” est imputé conceptuellement, comme le moi ordinaire, sur un ensemble d’agrégats : formes, sensations, reconnaissances, pensées, conscience mentale. On l’appelle souvent le moi supérieur, pour le différencier de ce moi ordinaire ou ego. On pourrait dire que c’est une forme affinée de la conscience de soi qui se contemple aussi en l’autre... Cette entité, au sens conventionnel, et cette imputation conceptuelle opérée sur une base d’agrégats, au sens ultime, fait la curieuse expérience de se reconnaître construction aussi illusoire que le rêve. Elle en assume avec humour la responsabilité : j’existe par la conjonction de facteurs, donc je n’existe pas tout à fait. Le “je suis” est épris de liberté, de détachement et de douceur. Il a pour principe d’abandonner l’avidité, l’agressivité et même l’ignorance. Il accepte de voir le beau, le bien, le bon, au sein même de ces illusions mobiles qu‘il appelle vie, humanité, univers, et en communion avec eux. Il ne s’appartient pas, du moins tout à fait. La vie, l’humanité et l’univers sont à lui, car il est la vie-même. “Je suis” est partout à la maison. ...

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