Auteur : Bosche Marc
Ouvrage : Verger d'Amour Promenades européennes
Année : 1992
Lien de téléchargement : Bosche_Marc_-_Verger_d_Amour.zip
PREMIER VOYAGE. LE ROYAUME DES SOURCES. Ce sont des amis d’un passé lointain en apparence, cependant ce temps est bien présent au plus profond des consciences. Ils m’ont guidé en Terra Incognita aujourd’hui, quand la tranquillité a amené jusqu’ici leur sourire. C’est un jour paisible et ensoleillé, dans la banlieue de Paris. Dans la pièce baignée de soleil, à côté du parc, je médite sur le vide qui imprègne toute chose, ce n’est pas si difficile. Il suffit de laisser les pensées se disperser comme des brumes. Lorsque les perceptions montent, on les voit. Et dans cette vigilance que l’on garde, elles s’évanouissent. À chaque inspiration l’air est un souffle qui volatilise l’intérieur de l’enveloppe physique. À chaque expiration une clarté se diffuse et l’efface. Jusqu’à la peau, qui n’est plus une frontière et se dissout aussi dans la lumière, dans ce grand Tout qui tout imprègne. Et il ne reste plus de «moi». Il ne reste que la claire unité dans laquelle le «je» a disparu. Et c’est là que les amis de la Terra Incognita viennent me chercher, par une porte dimensionnelle qui s’ouvre au regard du dedans; une issue simple, par laquelle nous allons entrer, d’un plongeon de la conscience, dans la cité inconnue. Les amis sont deux. L’un a la stature d’un homme, et l’autre, celle d’une femme. L’étoffe qui tombe doucement sur leurs épaules, est belle sur leurs silhouettes d’ambre. L’homme aux cheveux noirs prend ma main gauche. La jeune femme tient ma droite dans sa paume. Nous partons, main dans la main, visiter le royaume sous la Terre. La galerie est haute. C’est une caverne. Le long de ses parois brutes, des lampes espacées diffusent un éclairage jaune. Une cathédrale naturelle est sculptée dans la roche. De nombreux êtres assis en prière y chantent, et regardent vers un autel central. Là, une sphère luit et s’éclaire selon le son qui la touche. La brillance de cette boule, symbole de la Terre, témoigne, par les nuances qu’elle émet, de la bonté des méditants qui focalisent sur elle leur attention. Les voix s’élèvent comme une seule, harmonique pénétrant jusqu’aux parois de pierre. La sphère devient bleue, mauve, violette. La plénitude qui émane de l’assemblée est comme l’écho d’un de mes souvenirs enfouis. La visite se poursuit. Les amis ouvrent les portes d’une école. Des êtres apprennent à découvrir les lois de la vitalité du corps, et on leur enseigne très jeunes comment se soigner. Le garçon qui nous guide murmure à l’oreille: « C’est la volonté des sages, dont proviennent les fiers enseignants de la Terra Incognita, de ne plus renouveler la guerre, en enseignant jusqu’au partage de la santé. Ici, les êtres connaissent très jeunes la relativité de la vie et de la mort, et la compassion que la souffrance appelle. » Nous découvrons des jardins. Y mûrissent, sous une brise, des céréales blondes. Et., aux cuisines, on prépare avec soin une nourriture frugale. L’homme parle de nouveau, dans le silence de nos consciences accordées: « On ne se nourrit pas plus qu’il n’est nécessaire, et l’on ne consomme pas de viande. Les ressources sont offertes, et le partage est la clef de notre vie communautaire. » À travers une paroi, nous passons dans une salle où une machine produit de l’énergie pour la cité. II y a un mécanisme de couleur verte. Il est difficile d’imaginer comment il fonctionne. Dans une autre pièce, adossés en tailleur à des sièges bas, des spectateurs en aube safran regardent les images qui défilent sur un écran de projection en relief. Et si le cinéma des terres d’en haut était une invention qui nous vient des salles obscures de la Terra Incognita ? ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
Auteur : Gaidoz Henri Ouvrage : Etudes de mythologie gauloise Année : 1886 Lien de téléchargement :...