Auteur : Plutarque
Ouvrage : Pourquoi les oracles ont cessé Précédé de Pourquoi la pythie ne rend plus ses oracles en vers
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Notice. Ceux qui, dans l’origine, venaient consulter les oracles, étaient le plus souvent des rois ou des tyrans des républiques que des intérêts puissants armaient les unes contre les autres, et dont il fallait ménager les haines et les rivalités. En leur parlant, trop clairement, Apollon eût irrité leur jalousie et, compromis en pure perte la sûreté de ses ministres. Le langage poétique favorisait l’obscurité dont ils avaient besoin pour ménager ses rivaux puissants, en leur désignant l’avenir d’une manière assez équivoque pour qu’ils pussent reconnaître la prédiction dans l’événement, sans avoir droit de taxer l’oracle de fausseté. Dans la suite, lorsque la paix presque générale dont jouissait l’univers eut mis fin à ces rivalités dangereuses et aux guerres sanglantes dont elles étaient l’occasion, que les questions qu’on faisait aux oracles eurent bien moins d’intérêt, et qu’on ne vint plus les interroger que sur des objets ordinaires, et, pour ainsi dire, domestiques, alors les réponses des prêtresses durent être proportionnées aux demandes des consultants, et le style le plus simple, le plus clair, fut le plus convenable aux circonstances. Quoi que l’objet de ce dialogue soit de rechercher pourquoi la pythie de Delphes ne prononçait plus ses oracles en vers, cette question n’occupe guère que la moitié de l’ouvrage : le reste est employé à des digressions amenées par la curiosité des étrangers, à qui les prêtres montraient les statues, les offrandes et les autres ornements du temple. Ces digressions, il est vrai, outre qu’elles sèment de la variété dans cet entretien, ont en soi de l’intérêt, et quelques unes même ne sont pas tout à fait étrangères au fond de la question. Pour rendre cette discussion plus piquante, Plutarque a mis en opposition un philosophe qui penche vers l’épicurisme, et qui, conformément aux principes de cette secte, parle assez légèrement des oracles avec un poète religieux, qui, plein de respect pour tout ce qui tient au culte public, les regarde comme les réponses de Dieu même, et comme les interprètes de sa volonté. Théon, sous le nom duquel Plutarque s’est déguisé, n’a pas moins de respect que Sérapion pour les oracles ; et c’est lui qui, traitant à fond la question proposée, cherche à justifier, par les meilleures raisons que les circonstances peuvent lui suggérer les changements qui s’étaient introduits dans la manière de rendre les oracles. ...
Aubert Edouard - La vallée d'Aoste
Auteur : Aubert Edouard Ouvrage : La vallée d'Aoste Année : 1860 Lien de téléchargement :...