Auteur : Soros George
Ouvrage : La crise du capitalisme mondial L'intégrisme des marchés
Année : 1998
Lien de téléchargement : Soros_George_-_La_crise_du_capitalisme_mondial.zip
Les problèmes du capitalisme mondial. Mon dessein initial en rédigeant ce livre était d'exposer la philosophie qui m'a guidé au cours de ma vie. Je me suis fait connaître d'abord en tant que financier, puis comme philanthrope. J'avais parfois l'impression d'être devenu un gigantesque appareil digestif qui s'emparait de l'argent d'un côté pour le restituer de l'autre. En réalité, une pensée active connectait les deux extrémités. Le cadre conceptuel que j e m'étais formulé avant de m'engager sur les marchés financiers, au temps où j 'étais encore étudiant, guidait aussi bien mes activités philanthropiques que la façon dont je gagnais ma vie. J'ai été très influencé par Karl Popper, le philosophe des sciences, dont l'ouvrage La Société ouverte et ses ennemis 1 a éclairé d'un jour nouveau les régimes communiste et nazi que j'ai connus alors que j 'étais adolescent, en Hongrie. Ces régimes avaient un point commun : ils s'estimaient détenteurs de la vérité ultime et imposaient par la force leurs conceptions du monde. Popper proposait une autre forme d'organisation sociale selon laquelle personne n'avait accès à la vérité ultime. La compréhension du monde où nous vivons est par définition imparfaite et la société parfaite n'existe pas. Il faut donc se contenter d'une société imparfaite, capable de s'améliorer à l'infini. Il l'appelait une «société ouverte ». Les régimes totalitaires étaient ses ennemis. J'ai assimilé les idées de Popper sur la pensée critique et la méthode scientifique, je les ai passées au crible et j 'en ai conclu que nous divergions sur un point important. Popper affirme que les mêmes méthodes et les mêmes critères s'appliquent aux sciences naturelles et aux sciences humaines. J'ai été frappé par une différence essentielle : dans les sciences humaines, la pensée fait partie de l'objet tandis que les sciences naturelles traitent de phénomènes qui se produisent indépendamment de l'observateur. Le modèle de méthode scientifique de Popper convenait aux phénomènes naturels, mais non aux phénomènes sociaux. J'ai développé le concept de « réflexivité » qui correspond à un mécanisme d'interaction entre la pensée et la réalité. A l'époque, j 'étudiais l'économie et la réflexivité n'avait pas sa place dans la théorie économique fondée sur un concept emprunté à la physique de Newton- à savoir l'équilibre. Ce concept de la réflexivité m'a été très utile quand je me suis consacré à gérer des fonds. En 1979, quand j'ai gagné plus d'argent qu'il ne m'en était nécessaire, j 'ai créé une fondation, l'Open Society Fund. Je lui avais fixé comme objectif d'aider à ouvrir les sociétés « fermées », à rendre les sociétés ouvertes plus vivables, et à encourager un mode de pensée critique. Par le biais de cette fondation, j'ai été profondément impliqué dans le processus de désintégration du système soviétique. A partir de cette expérience et de celle du système capitaliste, j 'en suis venu à la conclusion que le cadre conceptuel que j'avais utilisé jusque-là n'était plus valide. J'ai cherché à reformuler le concept de société ouverte. Selon Popper, il s'opposait à la société fermée, fondée sur une idéologie totalitaire. Mais les événements récents m'ont appris que la menace peut aussi venir du sens opposé : du manque de cohésion sociale et de l'absence de gouvernement. ...
Aubert Edouard - La vallée d'Aoste
Auteur : Aubert Edouard Ouvrage : La vallée d'Aoste Année : 1860 Lien de téléchargement :...