Werner Michael - Stöckli Thomas - Se nourrir de lumière


Auteurs : Werner Michael - Stöckli Thomas
Ouvrage : Se nourrir de lumière L'expérience d'un scientifique
Année : 2005

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Avant même d'avoir atteint ses trente ans, Therese Neumann, née en 1898 à Konnersreuth en Allemagne du Sud, avait cessé de manger et de boire. Elle n'ingérait que « le huitième d'une petite hostie et chaque jour environ 3 ml d'eau (pour avaler l'hostie) » et renonça ainsi à la nourriture et aux liquides pendant 35 ans jusqu'à sa mort'. Comme en outre elle était stigmatisée, c'est-à-dire qu'elle portait sur son corps les plaies du Christ, elle fit bientôt sensation dans le public. Cela conduisit l'évêque de Ratisbonne, au diocèse duquel elle appartenait, à la soumettre à une stricte observation et à limiter ses visites. Quatre religieuses irréprochables et assermentées durent se relayer deux par deux pour surveiller Therese Neumann sans interruption pendant 15 jours en juillet 1927, avec la mission de ne pas la laisser une seule seconde hors de vue. Elles ne pouvaient la « laver » qu'avec une serviette humide, et dans sa chambre ne devaient être conservés ni nourriture ni liquide. Les quatre religieuses déclarèrent sous serment que celle qu'elles avaient observée pendant 15 jours n'avait ingéré, hormis la miette d'hostie et les 3 ml d'eau, ni nourriture ni liquide. Au début du temps d'observation, Therese Neumann pesait 55 kg; le premier vendredi, lorsque les plaies se mirent à saigner, elle perdit 4 kg, et au cours de la semaine suivante, sans apport de nourriture ni de liquides, le poids se rétablit à 54 kg. Le même processus se répéta lors de la deuxième semaine et, à la fin de la période d'observation, elle pesait à nouveau 55 kg. Pour la supervision médicale et l'évaluation de l'examen, furent engagés non seulement un comité d'experts sanitaires, mais aussi un professeur de médecine protestant, de l'université d'Erlangen, qui a publié les résultats en 1927 dans le numéro 46 du Münchener Medizinischen Wochenschrift (« Hebdomadaire médical de Munich »). Aussi bien pour l'absence de nourriture que pour les saignements, l'hypothèse d'une fraude fut exclue 2. On n'a pas attendu le XXe siècle pour exercer son esprit critique. Déjà autrefois, on savait qu'il était possible, pour des motifs religieux, de méconnaître la vérité et de s'exalter, ce qui pouvait conduire certaines personnes à ne pas voir qu'ils étaient dans la tromperie et l'illusion. Nicolas de Flue (1417-1487), le saint national suisse, souvent appelé frère Nicolas, après avoir réussi sa carrière dans le monde en tant que paysan, officier de l'armée et homme politique, a quitté à l'âge de 50 ans sa famille et sa ferme et, après une profonde expérience mystique, a vécu jusqu'à sa mort les vingt années suivantes sans manger ni boire. Déjà à l'époque, on ne prenait pas connaissance du phénomène de l'inédie sans esprit critique. Bien qu'encore relativement éloignés de la conception matérialiste du monde prédominant aujourd'hui, beaucoup des contemporains de Nicolas, qui ne fut canonisé que bien plus tard, ont accueilli avec scepticisme son inédie. C'est ainsi que l'on a mandaté un certain nombre de jeunes gens pour bloquer sans faille pendant un mois l'accès du ravin où il s'était retiré, afin d'exclure toute tentative d'apport frauduleux de nourriture ou de boisson, notamment pendant la nuit. Malgré cette surveillance, différentes personnalités connues ne se sont pas départies de leur attitude sceptique. Un envoyé de l'évêque de Constance voulut par lui-même convaincre Nicolas de tromperie en essayant de le forcer à manger. Pour se montrer obéissant envers ce seigneur ecclésiastique, le saint homme essaya vraiment de manger. Mais du fait que, par ce jeûne prolongé, son organisme s'était transformé, la tentative d'alimentation aboutit à un fiasco et faillit tourner à la catastrophe. L'ecclésiastique de Constance dut rentrer bredouille. L'histoire ne dit pas s'il avait changé d'avis'. Il semble cependant qu'au fil du temps, on n'a cessé de découvrir des tromperies concernant des jeûnes simulés 4. Pour des scientifiques de formation classique, les cas de jeûnes prolongés et en particulier l'absence d'apport liquidien sont encore aujourd'hui vécus comme un scandale et une provocation derrière lesquels ils ne peuvent voir qu'illusion et conduite irresponsable envers sa propre santé. C'est sans doute ce qui permet de comprendre pourquoi ce phénomène d'un grand intérêt scientifique n'a jusqu'alors pas fait l'objet de recherches approfondies. Les chercheurs actuels en biophysique nous apprennent pourtant que, chez l'homme, les trois quarts des apports et pertes d'énergie se produisent de toute façon par rayonnement électromagnétique et que l'approvisionnement énergétique par la nourriture ne joue donc quantitativement qu'un rôle plutôt secondaire 5. Nous sommes censés savoir, au plus tard depuis le développement de la théorie quantique, que la lumière et la matière sont au fond différents états de la même énergie. Et déjà, depuis la découverte de la photosynthèse, nous savions qu'avec la lumière solaire, de l'amidon — c'est-à-dire de la matière solide, autrement dit de la nourriture — peut être produit à partir de CO, et H2O, même si encore maintenant nous ne comprenons pas scientifiquement ce processus dans tous ses détails. Si l'on continue à réfléchir au fait que l'influence de l'esprit humain sur la matière vivante et minérale est prouvée scientifiquement de manière certaine, en réalité il ne devrait plus y avoir de problème à reconnaître qu'il est en principe possible de s'abstenir de nourriture et de boisson pour une longue durée. Cette condition doit absolument être remplie pour que des chercheurs sérieux examinent attentivement des processus tels que la privation de nourriture et de boisson. Par l'expérimentation scientifique qui est décrite dans ce livre, telle qu'elle a été suivie par Michael Werner dans une clinique universitaire suisse, on peut espérer que les portes vont s'ouvrir à un domaine qui peut nous apporter encore une quantité de connaissances scientifiques nouvelles dont on ne peut se permettre de sous-estimer la valeur. Tous ceux qui y ont participé peuvent être remerciés pour leur esprit d'ouverture, leur courage et leur persévérance. Ce fut une course d'obstacles sans pareille pour obtenir les autorisations nécessaires de la part de la Commission éthique, de l'administration et d'autres instances officielles. Et effectivement, si cela avait mal tourné, on n'y serait pas allé de main morte contre ces autorités. L'Australienne Ellen Greve alias Jasmuheen, fondatrice de ce que l'on appelle la «nutrition par la lumière», ou le processus des 21 jours 7-8, a elle aussi attiré sur elle les foudres de la science. Elle a non seulement été accusée de fraude, mais on l'a aussi affublée de toutes sortes de diagnostics psychiatriques lourds (portés à distance), ce qu'elle a d'ailleurs supporté relativement sans dommage. Mais c'est après qu'ait été rapporté un cas mortel survenu en Nouvelle-Zélande pendant ce processus des 21 jours, que les médias et les médecins déclenchèrent l'assaut. Auparavant, il est possible que quelques personnes aient procédé d'une façon trop peu circonspecte à un « jeûne » de ce genre, et les communications des médias ont peut-être mené à une conduite plus responsable avec le processus de nutrition par la lumière. Toute cette agitation devrait toutefois moins être mise en rapport avec le fait que parmi les 10 000 personnes dont on suppose qu'elles ont suivi le processus de nutrition par la lumière, quelques cas mortels sont survenus ; sinon, la même indignation devrait prévaloir par exemple vis-à-vis d'un grand nombre de sports à haut risque responsables de nombreux cas mortels et d'une quantité de blessés. Il faut penser aussi que par suite de mauvaise alimentation à cause de l'excès d'aliments ou de boissons, ou à cause de leur mauvaise qualité, les cas mortels sont des dizaines de milliers à des millions de fois plus fréquents, sans pour autant déclencher une agitation pareille. Ce qui provoque l'entrée en lice des médias et des experts médicaux pour protester pourrait bien être l'incompatibilité d'un tel processus avec la conception du monde qui prévaut actuellement. J'ai moi-même failli perdre mon poste de chef de service lorsqu'on apprit — pratiquement trois ans après — que j'avais expérimenté le processus des 21 jours et écrit à ce sujet 9. On a voulu m'obliger à faire publiquement une mise en garde et à déconseiller ce processus. Cela aurait d'ailleurs été diamétralement en contradiction avec mes connaissances scientifiques et il n'en était pour moi pas question. En faveur de mes responsables hiérarchiques, il faut dire qu'en dépit des protestations de mes collègues, ils m'ont finalement laissé mon poste. Pratiquement, le plus impressionnant dans toute cette expérience, c'est pour moi d'avoir appris que, dans notre monde scientifique apparemment si éclairé, l'ouverture d'esprit consistant à réviser des idées entrant en jeu de manière fondamentale dans une conception du monde et à se poser des questions ne s'est pas accrue depuis l'époque de Galilée. Il semble plutôt qu'elle s'est restreinte. Le phénomène de l'inédie me passionne depuis des décennies. Déjà comme lycéen, je lisais avec le plus grand intérêt des récits sur ce sujet, concernant des yogis ou des saints. En mon for intérieur, j'ai toujours été intimement convaincu que ces récits sont authentiques et que, concernant notre connaissance du monde et le niveau de notre conscience scientifique, nous ferons un grand pas en avant en reconnaissant ces phénomènes. Les récits sur l'abstinence humaine de nourriture et de boisson m'ont bouleversé. Ils annoncent peut-être un élargissement de notre image scientifique et religieuse du monde et pourraient nous tirer de la captivité oppressante du matérialisme contemporain. Un samedi de novembre 1997, j'ai découvert en librairie le livre Vivre de lumière d'Ellen Greve alias Jasmuheen, je l'ai lu le même week-end et, par un concours de circonstances, je participais déjà le week-end suivant à un atelier de Jasmuheen. Déjà à la lecture de ce livre, il m'est apparu clairement que je suivrai le processus. Ce dont j'avais besoin, c'était un contact immédiat avec Jasmuheen, pour entendre et pour sentir si elle et son message étaient dignes de foi, et si ce que disaient quelques « simples mortels » qui avaient suivi le processus pourrait m'assurer que je ne m'engage pas dans une expérience médicale irresponsable. Ma certitude que l'inédie est fondamentalement possible ne signifiait pas encore qu'un tel processus soit sans risque et recommandable pour l'homme ordinaire, menant une vie ordinaire. En dépit d'une préparation très insuffisante, je suis entré dans l'abstinence de nourriture et de boisson avec une étonnante facilité. Les premiers jours, averti par les comptes rendus d'expérience que j'avais lus, je m'attendais à une faiblesse croissante. Et puis j'ai réalisé que chez moi cette faiblesse ne s'était pas installée, mais débouchait directement sur un sentiment grandissant de légèreté et de vigilance pendant la journée, et un besoin réduit de sommeil pendant la nuit. Le processus a bien été l'événement le plus intense de ma vie d'adulte. La deuxième et la troisième semaine prirent un cours inattendu. Beaucoup d'anciens sentiments et de rêves que, plus de 25 ans auparavant, j'avais travaillés au cours de ma propre thérapie et dont je croyais être venu à bout, ont resurgi, la plupart du temps sous la forme de douleurs corporelles, de sensations, de crispations — principalement dans la région abdominale — et autres manifestations du même type. Des soins quotidiens dispensés par la guérisseuse Graziella Schmidt m'ont libéré de mes douleurs et m'ont ramené le bien-être. Souvent, je me disais que tout l'ancien ballast que représentent ces sentiments m'avait été enlevé, jusqu'à ce que, le lendemain, une nouvelle vague remonte. J'ai pu faire une toute nouvelle mise au point en psychosomatique : j'ai constaté moi-même comment des choses qui semblent déjà travaillées et ont plus ou moins disparu de la conscience peuvent être encore présentes dans «la mémoire cellulaire» ; des méthodes de mise à jour ou de thérapie verbale ne peuvent y accéder, et pourtant les forces d'une guérisseuse le peuvent, même si nous ne les comprenons pas encore très bien. Pendant les sept premiers jours, c'est-à-dire également en abstinence de boisson, et par suite d'un besoin de sommeil réduit, j'ai dansé intensément dans la joie une à deux heures ; c'était en général le matin entre quatre et six heures. La musique, le mouvement et la sensation croissante de légèreté corporelle m'amenaient alors souvent dans un état proche de l'extase, submergé par un sentiment de bonheur. De la combinaison avec les anciens sentiments resurgis, résultait une alternance continuelle de haut et de bas, entre des douleurs corporelles et psychiques d'origine ancienne, surgissant par vagues et parfois atroces, et le retour à un sentiment de légèreté, de bonheur, de gratitude et d'humilité. L'humour de la guérisseuse et ma légèreté émotionnelle ont fait que je n'ai pratiquement jamais autant ri que pendant ces trois semaines. Le processus de nutrition par la lumière a-t-il une signification sociale ? De nos jours, pratiquement pas ; en tout cas pas dans le sens où Jasmuheen l'espérait, c'est-à-dire que les gens des pays pauvres et sous-alimentés modifient leur budget énergétique et pourraient par là être moins dépendants de la nourriture. Peut-être cela pourra-t-il être le cas dans un lointain avenir, mais pour les hommes d'aujourd'hui, cela n'a, au mieux, qu'une importance théorique. De nos jours, il s'agit principalement de renverser les barrières de la pensée scientifique ou de notre façon de penser notre existence. Le changement rapide de conscience sociale que nous sommes en train de vivre forme le contexte dans lequel le phénomène qui est abordé dans ce livre trouve sa place. C'est ainsi qu'il peut contribuer à former une mosaïque ornant la longue route du retour de l'homme vers Dieu, autrement dit, du retour à la connaissance de sa nature fondamentalement divine. Jakob Bosch, docteur en médecine. ...

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